NB : chers lecteurs,
Même cause, même conséquence (voir message précédent) : les images présentées ci-dessous ne sont pas les miennes.
Pour le voyageur que je suis, la Tanzanie possède bien des attraits. état majeur d'Afrique de l'Est, avec son voisin kényan, de par sa taille et son influence culturelle, elle est riche non seulement de paysages très variés, mais aussi de son peuple, pacifique et toujours amical. C'est aussi une destination privilégiée pour les touristes du monde entier, attirés par ses parcs nationaux à la faune pléthorique, le gigantesque Kilimandjaro, les magnifiques plages de l'océan Indien, ou encore ses iles paradisiaques. Ainsi, j'oriente mon itinéraire en parcourant la partie septentrionale du pays, de l'extrême Ouest a la côte Est, alternant entre arrière-pays à l'authenticité préservée et quelques merveilles de la nature.
Située au Sud de l'équateur, la Tanzanie, presque un million de kilomètres carrés, jouit d'un climat tropical chaud et humide, deux saisons des pluies distinctes l'arrosant six mois par an. Tout le territoire est verdoyant, mais aussi marqué par un fort relief. Plusieurs très grands lacs, tel le Victoria, le Malawi ou le Tanganyika, se logent dans la vallée du grand rift, qui occupe toute la partie occidentale ; et certains de ses volcans s'élèvent en haute altitude. Le centre est constitué d'un vaste plateau drainé par une multitude de fleuves et rivières se jetant dans l'océan, et la plaine côtière fait face à l'archipel de Zanzibar, à l'importance primordiale dans l'histoire de la nation.
En effet, grâce aux vents favorables, des routes maritimes apparaissent dès le début de l'ère chrétienne le long de la côte est-africaine, alors occupée par des peuples bantous venus du centre du continent. Les perses sont les premiers colonisateurs, à partir du VIIIe siècle, à s'installer à Zanzibar, instaurant pour des siècles un pouvoir politique et économique. Grâce à l'or, l'ivoire et les esclaves, le commerce florissant attire de nombreux arabes et indiens. Au fil du temps, ce brassage permet l'émergence de la culture swahili, qui se diffuse non seulement sur les côtes mais aussi à l'intérieur des terres. Vers l'an 1500, les portugais s'installent dans la région par la force avant d'être chassé par les troupes du sultanat d'Oman fin XVIIe. Les allemands puis les anglais, au gré d'alliances et de batailles, colonisent alors la sous-région fin XVIIIe, jusqu'aux indépendances du XXe siècle. Fait rare, celle du Tanganyika se déroule sans violence en 1961, sous l'impulsion du jeune Julius Nyerere, "l'instituteur". Le nouvel état fusionne alors avec la nouvelle république de Zanzibar en 1964 pour former la Tanzanie. Nyerere, devenu président, veut créer une société égalitaire et instaure un régime socialiste pendant des décennies. Celui-ci s'avère un échec, son peuple s'enfonçant un peu plus dans la pauvreté. A la fin des années 70, l'Ouganda d'Amin Dada envahit le Nord-Ouest, mais est finalement repoussé, puis occupé, au prix d'une guerre qui cause de lourdes pertes. Peu après, l'instituteur commence à reconnaître la faillite de sa politique et débute très progressivement la libéralisation de l'économie. Finalement, en 1985, après plus de vingt ans de présidence, sans avoir imposé de régime dictatorial, il décide de se retirer de la vie politique.
Aujourd'hui, les quarante-quatre millions de Tanzaniens, menés par l'impopulaire président Kikwete, sont encore très peu à bénéficier de l'afflux massif des nouveaux investissements, qui se concentrent surtout dans la capitale économique, Dar es Salam, ville-champignon de quatre millions d'habitants, ainsi que dans les pôles touristiques. Le secteur industriel est encore très faible, et malgré l'accroissement constant des revenus du tourisme, l'agriculture représente encore plus des deux tiers des emplois. Et même si la nature est généreuse, le chômage est un problème chronique et l'immense majorité vit encore dans des conditions précaires, sans eau potable et sans électricité. Si le christianisme et l'Islam cohabitent facilement, les systèmes éducatifs et de santé par exemple, souffrent de graves lacunes.
De part et d'autre de la frontière, aux abords du lac Victoria, les campagnes et la vie quotidienne se ressemblent beaucoup ; outre une nouvelle monnaie, la principale différence pour moi réside dans le fait que la plupart des gens ne parlent pas anglais. Avec mon swahili balbutiant, je communique surtout par gestes. Decidé à atteindre au plus vite Arusha, centre d'aiguillage des touristes, je traverse le Nord-Ouest en quelques jours, à bord de grands cars au confort raisonnable, sur de belles routes neuves ou des pistes médiocres. Par la fenêtre, le tableau défile, superbe : sur des collines verdoyantes et dans des vallées couvertes de champs, la végétation est d'une étonnante diversité. Je vois des pins à côté de bananiers, des figuiers à côté d'acacias ou des cocotiers à côté d'eucalyptus. En se rapprochant du lac Victoria, le plus vaste d'Afrique, le relief s'accentue ; il est dominé par d'énormes rocs granitiques arrondis, entassés les uns sur les autres, dont l'équilibre paraît incertain. A Musoma, paisible bourg où je m'arrête vingt-quatre heures, j'ai la confirmation de la forte influence du grand Congo, de l'autre côté, l'ambiance étant typique de l'Afrique centrale. Après une chaude après-midi à marcher, je m'offre une petite séance d'escalade en
grimpant au sommet d'un amas de rochers ronds, mesurant parfois deux mètres, parfois vingt. De là-haut, j'aperçois des enfants qui se baignent à proximité. L'occasion est trop tentante, je descends les rejoindre. Alors qu'ils s'amusent de ma couleur de peau, je me paye une baignade rafraîchissante en sautant, comme eux, du haut des rochers. La soirée se prolonge en douceur, en compagnie d'un homme et de sa soeur, charmants, devant une bière fraîche et un bon tilapia grillé.
Un peu plus au Sud, je stoppe à Mwanza, seconde ville du pays, peuplée par deux millions d'âmes. Quand je pars de bon matin à sa découverte, je ne mesure pas son étendue. En passant par une large route ou d'étroits chemins, il me faut un bon moment pour atteindre le centre-ville, presque désert en ce dimanche, et plutôt modeste pour une cité de cette taille. Je longe alors les berges du lac, occupées par de beaux jardins potagers, puis je gravis une grande colline de pierres où sont bâties de modestes maisons en briques. D'ici, je remarque que la ville s'étend sur chaque parcelle de la rive, par ailleurs très découpée. Je vise ensuite une nouvelle hauteur, au loin, qui surplombe les eaux. Je descends dans une vallée étriquée, où se niche un quartier aux allures de village, jusqu'à la plage où je devise avec des pêcheurs. À la fin du jour, je termine l'ascension d'autres rocs aux dimensions considérables. Assi sur mon gros caillou, je contemple le soleil, semblant plonger dans les eaux calmes du lac Victoria, qui s'étire à l'infini.
Je passe ensuite deux journées entières dans les bus ou les gares routières pour atteindre Arusha, où je trouve rapidement un bon prix pour deux jours de safari ; deux cent quatre-vingts dollars tout de même. Dès le lendemain, j'embarque dans un grand 4x4 avec un couple de hollandais, une japonaise et une australienne, en direction du parc national du lac Manyara. Le site, de taille assez réduite, est splendide. Le lac, en cours d'assèchement, est entouré d'une savane sèche, et longé plus loin par un haut escarpement du rift. Au pied du mur, une mince mais épaisse forêt tropicale abrite, entre autres, de larges baobabs et de grands palmiers roniers. La voiture devant rester sur la piste, on ne peut s'approcher trop près ni du lac, ni des animaux. Mais on admire quand même de nombreux babouins, des zèbres, des gnous et des gazelles, quelques élégantes girafes et hippopotames massifs, et d'innombrables oiseaux bigarrés, quatre cent cinquante espèces étant répertoriées. En fin de journée, une famille d'éléphants curieux vient tout près ; je me demande alors qui regarde qui.
Après une bonne nuit sous nos tentes, l'équipe internationale et moi-même nous dirigeons vers le mythique cratère du Ngorongoro, réputé pour être l'un des plus beaux sites naturels du monde, et raison de ma présence dans les parages. Ancien volcan qui s'est effondré sur lui-même, c'est une vaste caldeira de vingt-cinq kilomètres de diamètre dont les parois plutôt raides s'élèvent à environ cinq cent mètres au-dessus du fond. Au sommet de la crête, le panorama est éblouissant : les pentes sont plantées d'une forêt luxuriante qui se prolonge un peu dans la plaine. Le reste du cratère, quasi-plat, est une grande savane d'herbes jaunies parsemée de quelques arbres. Au milieu, un petit lac bleu clair est cercle de blanc. On distingue à peine des milliers de minuscules points noirs qui sont autant de bêtes sauvages. J'ai sous les yeux le jardin d'Eden, et j'ai besoin de longues minutes pour réaliser le privilège de me trouver là. Une fois en bas, nous roulons toute la journée dans ce lieu féerique, qui n'a pas changé depuis des temps immémoriaux. Il y a ici des oiseaux de toutes sortes, dont des grues, des autruches, et une ribambelle de flamands roses qui contrastent avec le bleu du lac. Ébahis, nous observons des milliers de zèbres, gnous, gazelles et buffles, ainsi que des hyènes, des hippopotames, et j'en passe. Après le pique-nique, le long d'un ruisseau, nous avons tout le temps d'admirer un groupe de lionnes sortant de leur cachette alors que la chaleur baisse. Pas dérangées le moins du monde par notre présence, ces dames se laissent approcher au plus près. Puis le chauffeur se met soudain à foncer : nous arrivons à temps pour voir un imposant rhinocéros noir, une rareté, qui s'éloigne doucement dans la brousse. plus tard aussi, nous distinguons une femelle léopard qui fait la sieste dans les fourrés. Lorsqu'elle s'en va, nous constatons qu'elle est prête à accoucher. D'ordinaire si agile, elle se déplace aujourd'hui péniblement. En partant, jusqu'à la dernière seconde dans la caldeira, je ne perds pas une miette de ce spectacle fabuleux.
Arrivé à Moshi, où il fait une chaleur écrasante, je prends mes quartiers dans le dortoir d'une auberge de jeunesse exclusivement fréquentée par des visiteurs étrangers. J'espère y dénicher une bonne affaire pour l'ascension du Kilimandjaro, dont les prix démarrent autour de mille dollars. La somme est exorbitante pour mon maigre budget, mais je tiens à l'accomplir ; pour la performance d'abord, pour le prestige aussi, mais surtout pour le symbole. En effet, après avoir arpenté le continent dans tous les sens pendant plus d'un an et sachant que je le quitte bientôt, j'estime que conquérir le plus haut sommet d'Afrique représente une belle conclusion à l'aventure. Dans la rue, je commence donc la partie de pêche dont je suis moi-même le poisson, les rabatteurs me tombant dessus comme des mouettes affamées. A ce petit jeu, je suis à deux doigts de partir avec seulement un guide, quand la plupart des visiteurs montent avec une équipe complète. Après plusieurs tentatives, je finis par mordre à l'hameçon du patron d'une agence, qui me joint à l'expédition d'une américaine. Nous serons accompagnés de deux guides, deux porteurs et un cuisinier. Durant les négociations, je précise que je porterai moi-même mes affaires et qu'il doit inclure les pourboires dans son tarif : sept-cents dollars pour cinq jours, tout compris, imbattable.
A l'entrée du parc, à 1800 mètres d'altitude, alors que nous attendons la fin des formalités au pied d'eucalyptus géants, je regarde, mi-amusé mi-inquiet, la légion de randonneurs de toutes nationalités, vêtus des pieds à la tête d'équipements dernier cri. Moi, je monte habillé comme d'habitude ; pantalon de toile, t-shirt et baskets, plus le minimum vital dans mon petit sac à dos. Ma coéquipière américaine, Jessica, la quarantaine, est aussi petite que large. Je lui trouve bien du courage de se lancer un défi pareil.
Enfin, Paul, le guide en chef, nous demande de partir devant avec son second. Lourdement chargé, il avance très lentement, ce qui convient bien à ma partenaire. Quant à moi, pas vraiment pressé mais excité comme un gosse, je pars devant, seul. Le bas de la montagne est couvert d'une épaisse forêt, ni plus ni moins qu'une jungle, composée de grands arbres biscornus, de buissons inextricables, de larges fougères et de mousse ; magnifique. La pente est faible, la piste parfaitement entretenue, et je gambade ainsi jusqu'au camp Mandara, 2700 mètres, que j'atteins après deux heures alors que la moyenne est de trois. Trop peu pour moi, je double la durée en explorant les environs, enchanteurs. Puis on nous installe dans de petits chalets rustiques, avant la nuit, nous dinons un bon repas dans une grande salle à manger peuplée des grimpeurs du jour, et tout le monde se couche tôt.
Le lendemain, le trajet s'effectuant en cinq heures jusqu'au camp Horombo, mille mètres plus haut, nous partons en milieu de matinée avec un pique-nique sur le dos. Je pars avec Alfred, mon guide, qui ne parle pas anglais. Peu m'importe, puisque lesté de son fardeau, il est bien trop lent ; je le distance vite. En montagne, la nature change brusquement selon l'altitude, et je me promène d'abord au milieu de conifères, arbres ou arbustes, flanqués de cette étrange mousse pastel qui pend aux branches ; au sol, de grosses touffes d'herbe dorée ondulent dans le vent. Plus haut, la vue se dégage, sur la plaine à gauche, sur des collines à droite, et au fond, sur le gigantesque mont Kibo et ses glaciers légendaires. Par ici, la steppe est dans les nuages, il n'y a plus que des buissons fleuris, des herbes hautes, et une étonnante plante grasse, en nombre. Un gros tronc courbé de plusieurs mètres supporte une touffe unique de larges feuilles en forme de fleur de lotus. Pourtant parti dans les derniers, je double et salue poliment les randonneurs les uns après les autres, avec une facilité déconcertante. J'arrive avec deux heures d'avance sur l'horaire, le fumeur asthmatique vous salue bien. Pourtant, même si les coréens m'appellent l'express et si les suisses me congratulent, je me garde bien de faire le malin. Je sais que le danger principal n'est pas l'effort à fournir, mais le mal des montagnes, qui peut frapper n'importe qui. Sur le chemin, je croise d'ailleurs cinq ou six porteurs qui dévalent le chemin à vive allure ; dans un brancard équipé de deux grosses roues, ils transportent un touriste inconscient, blanc comme la glace du Kibo.
Le matin du troisième jour, levé tôt, j'observe la bonne centaine de montagnards plier bagage. Nous grimpons aujourd'hui jusqu'au dernier camp, à 4700 mètres d'altitude. Comme je ne suis jamais allé aussi haut, je démarre aux côtés de Freddy, lentement, selon les recommandations. Dans la première montée, abrupte et rocailleuse, nous dépassons aisément la plupart des randonneurs. La végétation se résume alors à quelques buissons chétifs et des herbes éparpillées parmi de gros rochers bruns. Sur un long faux plat où nous doublons déjà les premiers, je m'applique à respirer profondément, je contrôle mon pouls. Comme tout va très bien, j'accélère encore la cadence et finis par distancer mon guide dans un désert de pierres et de poussière. Quand j'aperçois le camp, histoire de pousser la machine, j'essaie de finir au trot. Mon footing à 4500 mètres au-dessus de la mer ne dure que cinq minutes, les limites sont atteintes. Je plie quand même la marche du jour en un peu plus de deux heures quand la norme est de cinq. Évidemment, si haut, il fait froid, et je me rechauffe sous le soleil en escaladant un gros rocher. Tout autour, la mer de nuages emplit l'horizon ; devant moi, l'inquiétant mont Mawenzi aux arêtes extrêmement acérées ; derrière, le monumental mont Kibo au sommet arrondi, d'où coulent imperceptiblement les derniers glaciers, en phase de retrait accéléré. L'ascension est prévue cette nuit, mais dans la soirée, victimes de nausées, nombreux sont ceux qui préfèrent jeter l'éponge.
Ainsi, Freddy me réveille à deux heures du matin dans un camp presque désert, les autres étant partis depuis minuit. Emmitouflé dans tous mes vêtements, le pantalon de ski loué en bas, mon fidèle blouson de snowboard, des gants chauds que l'on m'a prêtés, mon bonnet éthiopien et mes trois paires de chaussettes dans mes pauvres baskets, je suis fin prêt. Dehors, la température est glaciale, peut-être moins dix degrés, et à la lueur de la pleine lune, je vise l'énorme masse sombre du Kibo et la glace blanche 1700 mètres au-dessus de ma tête, ma cible. La piste, en lacets, monte à travers un large passage de poussière noire et de graviers ; la pente est raide, très raide. Cette fois, pas question de foncer, je reste dans les pas lents et assurés de Freddy qui m'ouvre la voie. Au début, je croise autant de gens qui redescendent en titubant que j'en dépasse. À mi-chemin, je rattrape Jessica qui se repose avec Paul ; le froid s'accentue encore, on m'annonce moins vingt, j'ai les pieds congelés. Et l'oxygène se raréfiant de plus en plus, j'évolue dans un état second, comme sous l'emprise d'une drogue mystérieuse. Plus le temps passe, plus j'ai besoin de m'arrêter souvent, à chaque virage sur la fin. Je n'ai plus aucune notion du temps quand je vois le bout du tunnel, le haut de la pente en l'occurrence. Dans mon dos, à l'Est, la nuit étoilée s'éclaire progressivement. Sur les bords du cratère, c'est un autre monde : le fond est tapissé de glace, et plusieurs glaciers immenses sont disséminés ici ou là, tandis que le ciel se pare de couleurs hallucinantes. Mes jambes avancent désormais en automatique, chaque pas est un nouveau défi, je cherche mon souffle. Le long de la crête, nous escaladons des rochers ou enjambons des vaguelettes de glace pointues, vers l'ultime point haut du cratère, le pic Uhuru, "liberté" en swahili, comme par hasard.
Enfin, je viens à bout de 5892 mètres du Kili comme j'ai conquis l'Afrique entière, entre efforts démesurés et béatitude. J'entends à peine les félicitations de mon guide et je m'éloigne des autres vainqueurs, vacillant, tournant sur moi-même, en extase devant ce décor extraterrestre. Assi face au soleil rouge, juste devant un glacier de trente mètres de haut, je contemple ce dernier, comme un iceberg dans un océan de cendres, qui s'illumine de teintes tantôt bleutées, tantôt rosées. Alors que je mesure l'impensable chemin qui m'amène jusqu'ici, depuis la Sologne de mon enfance, je me retiens difficilement d'éclater en sanglots. Sur le retour, je croise ma partenaire, concentrée ; elle y est presque. Dans la descente, trop fatigué pour retenir mes pas lourds, je préfère courir à grandes enjambées dans la cendre, comme on le ferait dans la neige fraîche.
Avec soixante degrés d'amplitude en deux jours, je prends un repos bien mérité à Moshi, avant de rejoindre la côte et Dar es Salam, dernière métropole africaine de mon périple. Il y fait trente-cinq degrés à l'ombre, les rues sont agitées et bruyantes, mais peu m'importe, j'en ai fini avec la route pour des semaines ; très bientôt, je compte bien naviguer d'îles en îles sur l'océan Indien.
4 commentaires:
wouaaaw juste hallucinant, une quete qui parait impossible et te voila sur "kibo" !! recit incroyable, tout simplement merci et chapo l'mec de la rue de la gaucherie ! si j'avai su j'aurai pas cru !!!!
biz de castet (450m)
j'suis fier de toi, vieux fumeur asthmatique. un p'tit voyage au paradis, aller et retour, tout le monde ne saura pas le faire.
t'es un chef, chef!
Juste fabuleux.
Bisous
Ade
Merci les amis, la route continue. Restez branchés !
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