mercredi 1er mai 2013 - 929e jour


Le soleil se lève à peine quand je file tranquillement en taxi vers l’aéroport. A l’embarquement, l’agent qui vise mes papiers semble hésiter, avant d’affirmer que le visa australien m’est nécessaire. Je lui demande de vérifier : je n’entre pas vraiment sur le territoire, je ne fais qu’y passer en transit, et ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Il disparaît un instant, et lorsqu’il revient, il m’annonce que je ne peux pas partir, puisque après Darwin et avant Sydney, j’ai une étape à Brisbane dont le terminal ne dessert pas l’international. Pendant une seconde, je vois le prix du billet, plus de 800 euros, s’envoler en fumée, mais je me reprends vite : mon vol part dans 1 h, je dois trouver une solution. En taxi, je fonce à l’ambassade australienne mais ce jour est férié parait-il, et les portes sont closes. De retour à l’aéroport au moment où l’avion part sans moi, je me lamente dans le bureau de la compagnie. L’espoir revient quand un employé compréhensif m’explique qu’il m’est possible d’acheter le précieux sésame sur internet et d’embarquer sur le vol suivant. Pendant les deux heures qui suivent, en observant les gens courir dans tous les sens à cause de moi, je ne fais pas le malin. Je reste sceptique jusqu’à ce que je sois réellement assis à bord, et finalement, je quitte bel et bien le plancher des vaches. Ma bonne étoile continue de combler mes défaillances, mais j’ai eu chaud ; à propos des moyens de transport terrestres, je suis un expert mondial, mais en ce qui concerne les airs, j’ai encore des progrès à faire. J’ai à peine le temps de m’en remettre que j’atterris déjà à Darwin, sur la côte Nord australienne, en début d’après-midi. Ma correspondance n’est que dans 24h, mais je renonce à visiter la ville : elle est trop loin pour que je m’y rende à pied, et le tarif des bus est exorbitant. Le terminal est réduit mais néanmoins confortable, avec son fast-food, sa moquette et ses divans : amplement suffisant pour y passer la nuit. S’il y a bien une qualité que j’ai acquise durant les trois dernières années, c’est la patience. Calmé par ma mésaventure, je reste sagement là toute l’après-midi, en faisant les cent pas sur le parking pour tuer le temps. Dans la soirée, je suis heureux de pouvoir bavarder avec un vieil aborigène : j’aurais préféré le rencontrer dans le bush, mais c’est déjà ça. Puis j’avale un maigre repas pour 10 dollars canadiens, et je finis par m’endormir, plié en quatre, sur l’une de ces petites banquettes.

1 commentaire:

Cara a dit…

Aïe, les formalités... heureusement que tu as finalement pu prendre ton avion.

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