mercredi 10 octobre 2012 - 726e jour

En quittant ma pension, vers 8h, je retrouve Lugah qui a voulu m’accompagner jusqu’à la gare routière. En attendant le bus, nous buvons le thé, puis je lui remets discrètement un petit billet avant de grimper dans un véhicule branlant. Néanmoins, pendant plus de trois heures et 200 km, nous roulons sur une autoroute correcte qui me permet de somnoler un peu. Mais en arrivant à Jaipur, capitale de l’état du Rajasthan d’environ 5 millions d’habitants, il faut encore subir des embouteillages monstres dus aux travaux colossaux du métro aérien. Carte en main, j’entreprends de trouver un hôtel à pied. Les deux premiers sont trop chers pour moi, ce n’est qu’après une heure que j’en dégote un acceptable, assez classe, mais très excentré. De la terrasse où je déjeune, au cinquième étage, je considère l’immensité de l’agglomération, ainsi que l’effrayant niveau de pollution. Je saute alors dans un bus qui traverse des autoponts et des artères chaotiques et grises. Le plan de la vieille ville par contre, surnommée la Rose du fait de la couleur de ses bâtiments, est étonnement ordonnée. Pas si ancienne que ça, puisque fondée au début du 18e siècle, elle est entourée d’un grand mur d’enceinte que l’on franchit par de grandes portes. Les larges avenues principales, ponctuées de vastes carrefours encombrés, sont bordées d’innombrables boutiques standardisées. Plus loin, je m’arrête au palais, toujours occupé par le maharaja actuel, mais dont une partie est ouverte aux visiteurs ; l’ensemble est intéressant sans être exceptionnel. Ensuite, comme il est déjà tard, je me contente de flâner dans les rues, à l’affût d’une rencontre. Je tombe sur Panu, charmant jeune homme de 27 ans qui vit avec son temps. Alors que nous buvons le thé dans une arrière-cour, il me raconte son chagrin d’amour avec une allemande. Visiblement, la demoiselle s’est bien moquée de lui, je lui conseille de l’oublier. Ainsi réconforté, il m’invite à aller boire un verre avec un ami. Vicky, bien sapé, les cheveux gominés et doté d’une belle assurance, m’avoue travailler dans le commerce de diamants, rien que ça, ce qui l’amène à beaucoup voyager. A bord de sa voiture rutilante, il nous emmène dans un bar huppé où on joue des tubes rock occidentaux. La clientèle est sur son 31, et les connaissances de Vicky défilent à notre table dont quelques très charmantes jeunes femmes. Il m’explique d’ailleurs que mon style, short, sandales et barbe épaisse, n’est pas vraiment approprié : c’est une évidence, j’acquiesce. Mes deux compères sont aussi sympas que marrants, nous nous reverrons demain. Après quelques verres, Vicky paye nonchalamment la facture salée et me dépose non loin de mon hôtel. Sauf que de nuit, je m’emmêle les pinceaux et tourne pendant une heure avant de finalement retrouver l’établissement.



 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire