samedi 20 octobre 2012 - 736e jour


La nuit a été agitée, non pas à cause des moustiques pour une fois, mais de je ne sais quelles bestioles, peut-être des puces. Je me présente donc à la première heure à l’entrée du Taj Mahal, mais je ne suis pas le seul à être matinal, des centaines de visiteurs de tout pays faisant déjà la queue. L’imposante porte principale, très élaborée et flanquée de longues galeries à arcades, pourrait déjà être un palais en elle-même. A travers sa haute ouverture voutée, le Taj apparait alors dans toute sa splendeur. Au milieu du 17e siècle, l’empereur Shah Jahan ordonne la construction de ce mausolée en l’honneur de sa femme préférée, décédée en mettant au monde leur 14e enfant. Les meilleurs artisans de tout l’empire y œuvrent pendant 16 ans. Comme tout le monde, je l’ai déjà vu cent fois en photo, mais même là, devant moi, éclairé par la lumière tamisée du soleil levant, le spectacle semble irréel. Les superbes jardins d’inspirations perses rehaussent la magie du chef d’œuvre architectural. Je prends tout mon temps pour m’approcher de cette merveille immaculée, 55 mètres de hauteur et de largeur intégralement en marbre. Ce n’est qu’au pied de l’édifice, en touchant les fines sculptures incrustées de pierres précieuses, que j’admets l’évidence : la perfection existe bel et bien. Envoûté, je retourne plier mon sac et file à la gare. Le train est vieux et lent, mais la couchette est confortable. D’ici, j’aurais pu facilement rejoindre Varanasi (Bénares), dernière étape de mon périple indien. Mais c’eut été trop simple à mon goût, et j’ai envie de découvrir l’arrière-pays ; me voilà donc parti vers Khajuraho, au Sud-Est, pour 400 km à travers la campagne. J’observe longuement le paysage défiler, composé de bois éparses et surtout de champs à perte de vue. Je m’enfonce ainsi dans l’Inde rurale jusqu’au soir, tandis que le train se vide peu à peu. A la fin, je sympathise avec le dernier passager, qui me donne quelques galettes croustillantes. C’est un homme simple parlant à peine deux mots d’anglais, inoffensif, mais je me méfie nettement plus de son neveu venu le chercher, visiblement un petit malin. J’accepte pourtant qu’il m’emmène dans un hôtel, neuf et luxueux, où il m’obtient un tarif imbattable pour une chambre de ce standing. Il me propose ensuite une petite virée nocturne en moto ; avec rien dans les poches, je n’ai pas grand-chose à craindre. Avec deux ou trois de ses amis, nous allons boire un mauvais whisky et fumer un bon shilom devant un lac, en devisant sous les étoiles. Pas d’entourloupes, les frais sont partagés et ces gars-là sont des comiques ; l’épisode vient conclure en beauté une journée pleine, comme je les aime.

4 commentaires:

clarisse a dit…

toton jerome, j'espere que ton voyage se passe bien. est ce que tes nouveaux amis vont bien?

elise a dit…

hoOo wahoOo! tonton jerome est aller voir le palais de Jasmine (cf Alladin version Disney)

brice a dit…

encore une photo incroyable! Tu disais que tu commencais a etre blase?

tu peux etre fier de vivre ton reve, nous on est subjugues

Jérome a dit…

Namaste mes nieces cheries !
Mes amis vont tres bien, et toi Clarisse, comment vont tes amis ?
T'a raison pour le chateau, Elise, mais la princesse n'etait pas la...
Eh frangin, j'ai jamais dis que j'etais blase ! Bien au contraire, je savoure chaque journee...
Bisous a tou les 4.

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