Ce matin, j’ouvre les yeux fort tard : j’avais du sommeil en retard et cette grasse matinée me fait grand bien. Puisque le personnel de mon hôtel n’est vraiment pas à la hauteur, je prends un petit-déjeuner complet dans le même restaurant que la vieille. Le responsable, un élégant petit bonhomme d'une trentaine d’année s’avère charmant. Après une longue discussion, il se propose de m’emmener à moto pour voir sa ferme. Sur place, il m’explique les champs et les arbres en me décrivant la vie quotidienne des paysans. Comme Deepak doit retourner travailler, je pars seul pour une longue marche à travers la campagne. La végétation n’est pas très dense, les habitants ayant coupé beaucoup d’arbres, et les vaches et les chèvres ayant brouté tout ce qui se situait à leur hauteur. Outre des bergers et leur troupeau, je croise des singes et quelques chevreuils, tout en faisant bien attention où je mets les pieds, soucieux d’éviter les cobras. Après plusieurs heures, je reviens vers le village en traversant des hameaux isolés, ravi par cette belle promenade. A l’hôtel, je rencontre de gentils québécois : ça fait du bien de parler un peu français, et les gens du Québec sont toujours une agréable compagnie. Ainsi qu’avec un couple d’anglais qui vient d’arriver, nous partagerons la jeep pour le safari de demain, prévu dès l’aube. Plus tard dans la soirée, je dine encore chez Deepak, qui m’invite à l’accompagner dans un village voisin pour assister aux célébrations de Dasara, une des nombreuses fêtes hindoues qui a débuté il y a quelques jours. Deux de ses amis se joignent à nous, et avant de partir nous descendons une, deux, trois fioles d’un rhum bon marché. Quand nous arrivons sur place, à quelques kilomètres, je suis stupéfait : des milliers de gens, venus de toute la région, se sont rassemblés dans un champ immense. Les idoles de tous les villages alentour trônent sur leur remorque, des dizaines de guinguettes proposent à manger et à boire, et une grande scène est dressée, sur laquelle des acteurs grimés en dieux écoutent le discours d’un notable. Deepak est un garçon sage, mais l’un de ses compères est un phénomène. Intenable, enchainant les bouteilles et riant très fort, il me prend par le cou puis nous fendons la foule sans ménagement jusqu’à la tribune. Il embrouille la sécurité en dix secondes, il nous obtient le macaron des VIP, et sans que j’ai le temps de comprendre, me voilà en train de saluer le très nombreux public. Moi qui n’aime pas être sous les projecteurs, je suis servi. Mais l’énergumène ne tient pas en place, nous partons dans tous les sens, tous les quatre bras dessus, bras dessous, jusqu’à une heure avancée. Je suis choqué par cette grosse fiesta au milieu de nulle part, mais je m’éclate.
4 commentaires:
Internet est magique...
Tu dois te dire "qui est ce mec qui m'écrit ?"
Ce mec qui t'écrit, tu l'as connu il y a environ 18 ans... Allez, quelques indices : centre de loisirs, Ouzouer, animateur...
Et c'est en parlant du bon vieux temps avec un de nos collègues animateurs de l'époque (qui est devenu mon beau-frère depuis), Jean-Charles (JC) que nous avons reparlé de toi...
Tiens, on a plus jamais entendu parler de Jérôme, qu'est-ce qu'il est devenu ?
Quelques clics plus tard, je tombe sur ce blog et reconnais sur les photos, le Jérôme connu précédemment (mais avec les cheveux moins longs ! ;-) !
Je vais parcourir le récit de cette grande pérégrination que tu sembles avoir entrepris !
Bonne continuation à toi et bonjour d'Ouzouer !
Eric (Courtemanche)
Hey Eric ! Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles ! Moi non plus, je n'ai pas oublie tous ces bons moments passes ensemble. Comment va la Beauce ? Et surtout, comment allez vous, toi et les autres ?
Mais ça va très bien !
Comme je te le disais, Jean-Charles est maintenant le mari de ma soeur (ils ont deux enfants) et quant à moi, je suis le collègue d'Hélène (la grande amie d'Adeline) depuis 10 ans : nous sommes tous les deux instits dans la petite école de Verdes, à 12 bornes d'Ouzouer.
J'avoue que je ne me rappelle plus trop de qui travaillait avec nous à cette époque... Le temps a passé. Et je suis maintenant président de l'asso Familles Rurales qui, à l'époque, était notre employeur !
Je vois que de ton côté, tu as du kilomètre sous la chaussure ! Et qu'es-tu devenu depuis ces 18 années ?
retrouvailles sur le net, fete campanarde, shilom avec un pretre boudhiste, la vie est belle...
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