Comme je n’ai rien au programme pour aujourd’hui, je reste sur mon toit, très agréable, avec ses coussins au sol, ses ventilateurs, et sa vue splendide sur la ville bleue et le fort. Là, en dégustant la délicieuse cuisine indienne, que je maîtrise assez bien désormais, je révise mes leçons, j’envoie quelques demandes d’hébergement pour Delhi, où je serai dans une dizaine de jours, et je pousse un peu mes recherches concernant mes prochaines étapes. La route et moi nous connaissons bien depuis le temps, je sais qu’elle est parfois capricieuse, mais je garde le contrôle. Tout de même, dans l’après-midi, je descends faire un petit tour dans les ruelles du quartier, en me baladant doucement pour une fois, à la rencontre des gens. Je ne rechigne jamais à échanger quelques mots avec les autochtones, où que je sois, et les indiens ont le contact facile tout en étant vraiment curieux. Aussi, ils adorent qu’on les prenne en photo. Alors quand j’achète un jus à une échoppe et que je me pose dans un coin, l’air de rien, je sais que je n’aurai pas à attendre longtemps avant qu’un passant ne vienne s’asseoir à mes côtés. Pendant deux ou trois heures en effet, à divers endroits, je bavarde avec une bonne quinzaine de personnes, de 7 à 77 ans. Affables et interrogateurs, ils parlent un anglais de qualité variable avec cet accent particulier ; il y même cette vieille dame édentée qui me sort un monologue d’un quart d’heure en hindi, à qui souris en hochant la tête. J’ai leur portrait à tous. Plus tard, heureux de ma balade mais accablé par la chaleur, je m’écroule vers 19h30 avant d’émerger à 22h. Le cuistot, très serviable, rouvre sa cuisine et me sert une omelette, puis je retourne me coucher dans la foulée.
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