Dès 6h, lorsque les passagers s’éveillent, Martin, qui a
réussi à dormir un peu, prend la relève ; j’en profite pour me réfugier
sur une couchette en hauteur où je dors une heure ou deux. Mais il me réveille
vers 8h : il semblerait que nous ne soyons pas dans le bon train. Je ne
suis vraiment pas d’humeur, mais par chance, nous ne sommes pas si loin de
notre destination ; nous descendons donc de notre train pour grimper dans
un autre une heure plus tard. Celui-ci est incroyablement lent, mais il est
presque vide : nous regardons défiler le paysage en prenant nos aises.
Finalement, vers midi, nous traversons le Gange : voici Varanasi (ou
Bénarès), la ville la plus sacrée de l’hindouisme, ma dernière étape indienne.
Puisqu’il s’arrête une nouvelle fois sans raison apparente, nous sautons du
train pour gagner une avenue encombrée : c’est là que nos chemins se
séparent. J’ai été heureux de faire un bout de route avec ces deux-là, surtout
que dans ces conditions des plus pénibles, nous nous sommes soutenus mutuellement.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que sortir des sentiers battus pour
s’enfoncer dans la campagne ne fut pas une sinécure. J’y ai même pris deux
jours de retard, et je compte en récupérer un en écourtant mon séjour ici. Une
course en rickshaw plus loin, je trouve facilement la grande demeure de Ashish,
contacté via internet. Tandis que l’employé de maison me sert à manger, il
s’amuse de mes péripéties. Le garçon, 27 ans, s’avère aussi courtois que
prévenant. D’une voix douce et posée, il m’explique vivre dans la maison
familiale avec ses parents, son frère, la femme et les enfants de ce dernier.
Il connait bien l’Europe pour avoir vécu à en Angleterre et en Hollande, ce qui
lui permet, outre de parler un anglais parfait, de comprendre les difficultés
des occidentaux dans son pays. Aujourd’hui infographiste à son compte, il peine
à gagner correctement sa vie, mais prévoit de traverser l’Europe en vélo
l’année prochaine. Après une douche et une petite sieste, il m’emmène faire le
tour du quartier dans la voiture climatisée du papa, mais je suis encore bien
fatigué. Le soir, nous discutons encore un bon moment puis je m’écroule de
bonne heure.
1 commentaire:
un indien qui s appelle ashish et qui a vecu en hollande, t es sur que ton voyage a cote des toilettes ne t as pas tourne la tete?
Enregistrer un commentaire