dimanche 30 septembre - 716e jour


Sur le toit bien-sûr, à la fraîche, Je prends un petit déjeuner complet, thé au lait, salade de fruit et chapatis (des galettes). Ma pension est très agréable et le personnel vraiment charmant, au-delà des affaires. En plus, je suis le seul client, ils sont aux petits soins rien que pour moi et toujours prêt à papoter. En suivant, je parcours les ruelles d’Udaipur, cette cité de conte de fée, jusqu’à une autre station de bus ; Cette fois c’est la bonne, je pars demain matin à 5h30, mais il va falloir se lever. Je continue jusqu’au magnifique jardin royal où les princesses d’antan venaient batifoler. Il y a là toutes sortes d’essences tropicales, un grand bassin et de nombreuses fontaines. C’est bien joli mais j’ai des fourmis dans les jambes. Au loin, vers le nord, je vise un temple au sommet d’une grande colline. Je traverse donc des banlieues résidentielles assez chics, puis au pied de la dite colline, j’avale une noix de coco et j’attaque la pente sur un chemin bien raide, heureusement ombragé. Au sommet, au milieu d’une terrasse bâchée, le temple est très modeste mais empreint d’une grande sérénité ; et la brise légère ne gâche rien. Un vieux sâdhu, à moitié drapé d’un tissu safran, tapote doucement sa percussion ; quelques-uns prient, d’autres font la sieste ; des femmes dans leur saris colorés chuchotent, de même qu’un couple d’adolescents ; tandis que je profite de la vue, les deux lacs à l’Est, la grande ville à l’Ouest et les montagnes douces au fond. Après un moment, j’évalue vaguement les distances, je distingue à peine le palais. Je suis chaud, je rentre en faisant le tour du lac de l’autre côté. Sur des kilomètres, La route déserte longe le relief à la végétation assez sèche ; au bord de l’eau, quelques pécheurs me saluent ; au-dessus, le soleil cogne, sans l’ombre d’une ombre, sauf derrière cette guinguette bancale où je prends un thé. Puis en fin d’après-midi, j’arrive sur l’autre rive de la vieille ville, tout aussi charmante. A l’extrémité Sud, je bois un coup au dernier ghat, assis les pieds dans l’eau, face au palais. Les ghats, présents partout en Inde, sont des quais aménagés en escalier où les gens se lavent, entre autres, depuis toujours ; beaucoup moins aujourd’hui. A l’hôtel, ce bon Punam, le jeune manager, me précise que j’ai plié au moins 25km ; tranquillement. Dans la soirée, je descends de mon perchoir pour assister à un spectacle folklorique dont j’ai entendu du bien. J’entre dans une splendide demeure princière soigneusement rénovée ; dans une petite cour intérieure, sous un bel arbre, le public est assis dans l’obscurité. Dans un coin, il y a trois musiciens excellents : l’un, tape sur une percu, un autre secoue des cymbales, le dernier chante de cette voix si particulière, en jouant d’un clavier équipé d’un soufflet. J’écoute depuis longtemps ce genre de musique, mais l’entendre dans ce contexte magique, sans vraiment m’y attendre, ça me bouleverse. Et puis des danseuses font leurs apparitions, gracieuses et virevoltantes, vêtues de costumes flamboyants. Le rythme accélère tandis que les spectacles se succèdent, marionnettiste, acrobates, danse encore. Sublime. Je me remets de mes émotions sur le même ghat que tout à l’heure, en contemplant cette fois la ville illuminée et en dégustant une pâtisserie et un jus de fruit. Chaque jour qui passe, je me dis que j’ai une chance incroyable de vivre tout ça. Et régulièrement, comme ici, le niveau monte encore : la magie opère, je rigole dans ma barbe, je dois me pincer pour y croire. Voilà, j’ai passé deux jours fabuleux à Udaipur ; on enchaine.




3 commentaires:

brice a dit…

desole de te deranger au paradis, mais il faut que tu regardes tes emails.

Anonyme a dit…

Naturelle nous parle encore de tonton Jérôme......la biz

Jérome a dit…

Un gros bisous épicé de l'autre côté de l'océan pour Natty.

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