Rio
est coûteuse et pour réduire les frais, comme d'habitude, je me
gave au petit-déjeuner que je prends en compagnie de la belge.
Dehors, je m'apprête à aller visiter quelque musée, mais le ciel a
l'air de se dégager. C'est décidé, je monte direct au Coravado,
l'énorme piton rocheux où est planté l'emblème de la cité, le
Christ Rédempteur. Sur mon plan, le train qui y conduit démarre
tout au bout de cette rue, disons quinze minutes de marche. En fait
je mets plus d'une heure, ce qui veut dire 6 ou 7 km ; cette ville
est immense. Sur place, je constate que qu'il y a une queue
interminable, logique en ce dimanche ensoleillé ; alors je change
encore mes plans. Trop heureux d'enfin voir le ciel bleu, je saute
dans un bus qui affiche « Jardim botanico ». Celui-ci, crée il y a
plus de cent ans pour l'empereur de l'époque, est aussi vaste que
merveilleux. C'est assurément l'un des plus beaux qu'il m'est été
donné de voir et je flâne deux bonnes heures dans ces allées
bordées de palmiers de quarante mètres et dans ces différents
jardins à thème, époustouflé par l'ampleur de la collection, des
arbres de tous les continents dont certains que je me plais à
reconnaître. En sortant, le Christ là-haut continue de me narguer,
même s'il semble minuscule au sommet de cette montagne monumentale
aux pentes quasi verticales. Il paraît qu'un sentier y monte mais ça
me prendrait des heures, surtout en sandales ; je reviendrai.
Je
bifurque donc au Sud pour déboucher sur le vaste lac Rodrigo de
Freitas, entouré de montagnes un peu moins imposantes et d'une
multitude de buildings. Les alentours sont chics, comme en témoigne
le luxueux club de voile. Tout autour du lac, j'emprunte une agréable
promenade où des types musculeux font du jogging jusqu'à une large
aire de jeux où s'amusent des centaines de gamins. Je fais un break
pour grignoter du pain et du fromage achetés plus tôt, quand
soudain, ce n'est pas anodin, une jolie fille en uniforme de l'office
des forêts m'apporte un rafraîchissement, tout naturellement. Ca,
ça n'arrive pas tout les jours. Plus tard, au Sud, je pénètre
dans les quartiers les plus riches de Rio, Leblon et Ipanema. Dans le
premier, je zigzague dans les avenues bien quadrillées, à l'ombre
d'innombrables immeubles de standing. Ils n'ont rien d'exceptionnel
mais sont quand même assez modernes et très élégants ; on peut
sentir l'odeur du luxe. Surtout, les larges trottoirs sont
parfaitement aménagés et plantés d'arbres et de plantes en tout
genre. En descendant encore, je croise des badauds légèrement vêtus
et au bout de la rue, j'atterris sur une plage superbe, très large
et longue de plusieurs kilomètres. Elle est remplie de milliers de
gens qui se prélassent dans des chaises longues, ou jouent au volley
entre les stands de boisson ou de la police. Le sable blanc est très
propre et les eaux claires de l'Atlantique, parsemées de quelques
îlots rocheux, s'étendent à l'infini. Le soleil brille, il fait
chaud, alors je tombe le t-shirt et avance les pieds dans l'eau dans
ce décor sublime.
Je
remonte ensuite voir les rues d'Ipanema, semblables à celles de
Leblon, et au bout d'une succession de boutiques de luxe, je traverse
une grande place toujours luxuriante où se déroule une joyeuse
feria hippie. Je déambule un moments entre les stands de peinture et
d'artisanat avant de retourner sur la plage. Celle-ci se termine à
l'Est par un gros rocher sur lequel s'entassent des centaines de
personnes venues admirer le coucher du soleil. Je fais de même en
sirotant une bière, sur les rives de la cité merveilleuse. C'est
vrai qu'elle est belle Rio, mais c'est surtout le site qui est
exceptionnel, entre la forêt atlantique préservée, ses incroyables
pitons rocheux et toutes ses plages de rêve. Pour rentrer, je
m'engouffre ensuite dans le métro bondé : là aussi il y a de
la cuisse au m2, et même juste en face de moi, une adolescente
exhibe au décolleté un préservatif et même le lubrifiant, au cas
où je suppose. On aura tout vu.
1 commentaire:
Le Jardim botanico a de petits airs de Jardin de Pamplemousses à Maurice, non ? ;) La dernière photo est superbe.
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