Ca
y est, voilà mon dernier jour plein à Rio de Janeiro, la cité
merveilleuse. Pour conclure en beauté, je souhaite m'évader de
l'agitation de la ville et trouver une plage tranquille avant de
retourner en Europe, dans l'hiver. Comme d'habitude désormais, je
commence la journée paisiblement en traînant à l'hôtel toute la
matinée. Je me renseigne notamment sur une île que m'a conseillé
Fabio en pleine ville, dans une lagune forcément polluée, alors je
préfère me rendre jusqu'à une plage réputée sauvage, loin à
l'Ouest. Le réceptionniste m'explique comment y aller, via trois
bus, mais à l'arrêt indiqué, je poirote plus d'une demi-heure sans
voir mon bus arriver. Je reviens donc vers lui pour demander une
alternative et je repars dans l'autre sens vers la station de métro.
Je ressors de sous terre sur une grande place d'Ipanema, où je monte
dans un bus. Comme celui-ci traverse toute l'agglomération en
s'arrêtant très souvent, on avance très lentement. La route, qui
longe le littoral accidenté, est magnifique, mais il est déjà tard
alors je change mes plans.
Je
débarque dans une immense gare routière de la nouvelle Rio. Cette
banlieue lointaine, Barra de Tijuca, s'allonge entre l'océan et
plusieurs lagunes, avec toujours d'énormes montagnes qui barrent
l'horizon. Ce quartier moderne et luxueux est en pleine expansion,
suivant un urbanisme à l'américaine. Autour de très larges avenues
s'élèvent des grappes de hautes tours, jusqu'à trente étages, et
les plus grands centres commerciaux de la métropole. Les piétons ne
sont pas à leur avantage ici, même s'il y a de nombreux espaces
verts barricadés au pied des immeubles. Au delà de la route du
littoral s'étend une plage d'une vingtaine de kilomètres, où je
vais poser ma serviette. Mais avant ça , vu l'heure, j'entre dans un
petit fast-food : le sandwich, accompagné de chips et d'un soda, est
probablement le plus cher que je n'ai jamais acheté : 8 euros. Je
m'installe ensuite sur cette bande infinie de sable blanc, sans avoir
aucun mal à trouver un coin isolé. La mer est trop fraîche pour
que je m'y baigne, alors je m'allonge sous le soleil voilé : ne rien
faire pendant deux heures n'est pas si facile pour moi. Les yeux
fixés sur le grand bleu parsemé de quelques îlots, je médite sur
mon prochain retour au pays. Et puis je m'en retourne en car, en
regardant défiler l'avenir de Rio jusqu'à revenir dans le centre.
Je descends un peu avant la station de métro pour marcher un moment
sur la plage d'Ipanema à la fin du jour, où flâne la bourgeoisie
carioca. Plus tard à l'hôtel, je passe un moment sur internet pour
régler quelques détails, notamment répondre à une fille de Madrid
qui accepte de me recevoir. Puis je rejoins sur le toit l'équipe que
je connais bien désormais, dont Sophie, la belge, ou Philippe,
l'autrichien. En sirotant une bière, je passe un bon moment avec
eux, dans la moiteur de la nuit.
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