Aujourd'hui,
je passe tout la journée en compagnie d'Ulises et Laura. Cette jeune
allemande de 21 ans est rigolote, mais c'est surtout avec ce type de
27 ans que j'ai beaucoup de points communs. Ils vivent ensemble en
Allemagne et Ulises a pas mal bourlingué, ayant vécu en
Nouvelle-Zélande par exemple. Comme je connais bien la ville
désormais, je conduis l'équipe. Nous allons en métro jusqu'au
centre, que je laisse de côté aujourd'hui, puis nous prenons le
ferry qui nous voit traverser l'immense baie de Guanaraba. La
minuscule Ilha Fiscal est occupée par un palais néo-gothique tout
droit sorti d'un conte de fée, qui contraste avec le pont Costa e
Silva de 14 km de long en arrière-plan. Sur l'autre rive, Niteroi
est devenu partie intégrante de la mégapole, une banlieue riche un
peu à l'écart de son agitation. Tout près du port, nous parcourons
une esplanade qui comprend plusieurs constructions futuristes de
Niemeyer, rappelant forcément Brasilia. Comme mes amis supportent
mal la chaleur, nous prenons le bus pour longer le littoral jusqu'à
l'un des chefs d'oeuvre du célèbre architecte, une grande soucoupe
volante perchée sur une falaise. Il abrite un intéressant musée
d'art moderne et en le visitant, je dois m'adapter au rythme
nonchalant de mes camarades. Nous déjeunons dans un bon restaurant
avant d'aller bronzer sur la plage tout en continuant à échanger.
Plus
tard, nous passons rapidement à l'hôtel pour dîner, puis je nous
emmène vers Copacabana pour dénicher un bar musical historique.
Perdu au milieu des tours, l'établissement est minuscule. Une
trentaine de personnes sont rassemblées dehors tandis qu'un
guitariste virtuose joue des airs de bossa-nova depuis le
pas-de-porte. Pourtant mes amis s'ennuient, alors nous allons marcher
un peu sur la plage immense illuminée par de puissants projecteurs,
surtout par soucis de sécurité à mon avis. Nous flânons un moment
dans le quartier, relativement calme, avant de rentrer du côté de
Catete. Encore en suivant mes tuyaux, nous faisons un court détour
vers la place Sao Salvador. Nous sommes stupéfiés de la trouver
noire de monde, occupé par un bon millier de gens qui descendent des
quantités astronomiques de bières. La musique est déjà terminée
mais l'ambiance reste très chaleureuse. Nous nous en imprégnons en
buvant un verre avant de retourner à l'hôtel. Laura va se coucher
mais Ulises et moi continuons nos bavardages. Il me fait quelques
tours de magie avec des cartes, puis me raconte longuement le sujet
du livre qu'il projette d'écrire. Il s'agit de science-fiction et
son scénario est aussi original qu'élaboré. Je me demande si ce
type est un génie ou un fou ; à moins que ce ne soit un peu des
deux.
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