Finalement,
j'ai bien dormi sur ma banquette, jusqu'à ce que je ne soit réveillé
par les employés de l'agence qui chahutent. Il est déjà 7h et le
départ est prévu à 8, alors je vais faire un petit tour autour de
la gare routière. Perdue au milieu de nulle part, cette ville est
sale et déglinguée. Sur le trottoir, une jeune fille me sert un
café et une part de gâteau, et c'est reparti dans le même type de
véhicule qu'hier. Et comme hier, la route alterne de petites parties
bitumées et de longues portions cabossées de terre rouge vif. Un
peu plus loin, nous passons devant le chantier colossal du barrage de
Belo Monte, qui va bientôt noyer une immense étendue de jungle ; je
me souviens qu'une grande partie de l'énergie brésilienne est déjà
hydroélectrique. Pour déjeuner, nous stoppons dans un resto routier
isolé ; le buffet n'est pas donné mais il est fameux. Puis nous
continuons, toujours secoué par la piste qui coupe des pâturages où
broutent des milliers de vaches, gardées par de véritables cowboys.
Cette transamazonienne, comme quelques autres, permet de coloniser de
nouveaux territoires, toujours au détriment de la forêt et des
dernières tribus qui l'habitent encore. En dix ans seulement, une
superficie équivalente à la France aurait été rasée.
Entre
quelques siestes, le temps s'écoule très lentement, puis nous
atteignons enfin Maraba en fin de journée. Cette ville est
clairement plus grande et développée, mais guère plus glorieuse.
Laborieusement, je me renseigne des bus pour demain matin, puis
j'égrène les hôtels autour d'une place ; plutôt un terrain vague.
Je négocie une chambre pas trop chère, où je dois d'abord chasser
une bonne vingtaine de moustiques avant de prendre une douche chaude.
Je conclue en allant dehors pour dévorer une énorme assiette de grillades ; les
brésiliens sont des ogres.
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