En
sortant vers 10h, je file tout droit vers le train du Corovado. Je
connais le chemin cette fois et il y a beaucoup moins de monde
aujourd'hui. A la gare, j'achète mon ticket à 50 reales et comme le
départ est dans 1h30, je vais faire un tour dans le quartier. Une
ruelle qui monte à sec attire mon attention : après quelques
minutes, me voilà dans une favela ; c'est ainsi qu'on appelle ces
quartiers pauvres aux constructions anarchiques qui s'entassent dans
les pentes abruptes, là où les bâtiments classiques ne peuvent pas
être bâtis. Celle-ci est assez petite et très calme ; les gens que
je croise sont indifférents à ma présence. Je suis monté par une
rue et je redescends entre les maisons à l'équilibre précaire, par
des escaliers très raides qui zigzaguent entre les parpaings rouge.
L'expérience était brève, mais je compte me rendre plus tard dans
la plus grande favela de la ville.
D'ici
là, je me mêle à la foule des touristes plus ou moins fortunés
pour monter dans le train à crémaillère qui embarque des milliers
de passagers chaque jour. La voie ferrée escalade la côte en
serpentant dans une belle forêt puis nous débarquons sur une
première plate-forme aménagée. Je gravis les escaliers sans
m'arrêter devant les nombreuses boutiques de souvenirs et atteins le
sommet du Corovado, qui se dresse à 700 m d'altitude au beau milieu
de l'agglomération. J'observe un moment l'impressionnante statue de
40 m de haut puis je me faufile dans une foule compacte jusqu'au bout
du belvédère. La vue est hallucinante : on domine toute la ville et
surtout son environnement exceptionnel. Plusieurs pics isolées
couverts de forêt surgissent des tours de béton, et la baie de
Guanabara révèle son gigantisme, cernée de montagnes qui ondulent
jusqu'à disparaître à l'horizon.
J'en
profite longuement avant de redescendre et de sauter dans un bus en
direction de Copacabana. Je circule d'abord entre les buildings du
quartier, toujours verdoyant, et je débouche sur la plage mythique,
démesurée, un arc de sable blanc de 8 km. En partant de son
extrémité Est, je la parcours intégralement jusqu'au fort à
l'opposé, les pieds dans l'eau et face au soleil éblouissant. De
l'autre côté de l'avenue qui la borde se dresse une ligne
ininterrompue de grands immeubles luxueux. Ici, un simple appartement
se négocie plusieurs millions de dollars. Même un lundi, la plage
est occupée par des milliers de gens qui s'adonnent à un concours
de bronzage, ou de fesses rebondies. Je circule encore un peu dans
les rues commerçantes à l'américaine avant de rentrer en métro.
Tout de même, cette ville est incroyable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire