J'ai
passé une longue et belle nuit, même si je reste encore fatigué.
Le ciel est gris et il pleut un peu : ça n'est pas l'idée qu'on se
fait de Rio mais en fait ça tombe bien car je compte me reposer
aujourd'hui, et avancer dans mes travaux et mes préparatifs. Je
descends donc dans la salle où est servi le petit-déjeuner ; comme
il est compris dans le tarif, je mange copieusement avant de
m'installer dans le salon désert pour écrire les jours passés,
dont ce douloureux mercredi. Très tranquille puisque je compte
passer une douzaine de jours ici, je ne suis pas très efficace,
feuilletant mes livres et mes cartes pour lister toutes les choses
que je veux voir, et il y a de quoi faire. Je passe aussi des heures
sur internet, à lire la presse, échanger avec un local qui me
propose d'aller voir un match de foot ce dimanche, étudier aussi, et
surtout envoyer un mail à mes parents pour quémander un dernier
petit crédit.
Vers
16h, je sors manger et comme la pluie a cessé, je me permet une
balade digestive. Ce quartier est celui d'une métropole dynamique et
moderne, avec une grosse densité de hauts immeubles qui s'alignent
dans des rues étroites plantées de grands arbres tropicaux. Les
artères principales, très commerçantes, sont peuplées de gens de
toutes les couleurs ; disciplinés aussi, même si beaucoup sont en
short et débardeur malgré la température un peu fraîche à mon
goût. Sur un pont, je franchis une large autoroute d'où je devine
le relief vertical entre les nuages. Je parcours ensuite un large
espace vert avant d'arriver sur la plage, alors je comprends pourquoi
les cariocas appellent leur ville « la cité merveilleuse ». En
marchant sur le sable blanc de la plage de Flamengo, j'ai face à moi
l'immensité de la baie de Guanabara, la plus vaste du Monde,
parsemée de montagnes qui se perdent à l'horizon. Plus près sur le
littoral s'élève le mythique Pain de Sucre, au pied duquel les
immeubles semblent minuscules. Malgré le ciel gris et la lumière
terne, le spectacle est magistral. Puis je retourne sagement à
l'hôtel, et ses occupants s'apprêtent à sortir en ce vendredi
soir. J'y écris encore et effectue une longue étude des billet
d'avion. Au meilleur prix, celui pour Paris s'élèvent à 650 euros
tandis que celui pour Madrid descend à 480. Je vais y réfléchir
mais je crois bien que je vais découvrir la capitale espagnole avant
de rentrer en France.
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