Ce
matin encore, je prends mon temps : petit-déj', journal de bord,
internet. Et puis vers midi, comme l'hôtel est complet, je prends
mes cliques et mes claques et je déménage une nouvelle fois. Je
retourne dans un établissement de la même rue où j'ai séjourné
en arrivant, et je retrouve Ulises et Laura au comptoir, puisque nous
sommes venus réserver ensemble hier. C'est un peu l'usine ici, la
façade de l'immeuble est étroite mais il est très profond et les
couloirs sont interminables. Pour une seule nuit, je pose mon sac
dans un dortoir étriqué de quatre lits. Ici aussi l'eau est coupée
:la saison sèche se prolonge anormalement et Rio fait face à une
pénurie. En outre, je ne pars pas avec mes collègues traînards
aujourd'hui : je reprends mon exploration du centre-ville, là où je
l'avais laissée avant-hier. Je sors de terre à Cinelandia, là où
on risque un torticolis en regardant le sommet des gratte-ciel. Sous
un porche, je m'arrête d'abord pour écouter un orchestre de jazz,
excellent, et puis je fonce vers le front de mer, cette partie qu'on
a gagnée sur l'océan et qui subit des transformations de grande
ampleur. J'entre dans le musée d'histoire, logés dans plusieurs
bâtiments très anciens, dont l'arsenal de l'époque coloniale. Ils
ont été parfaitement rénovés et aménagés et le musée, qui
retrace admirablement toute l'histoire du pays, s'avère passionnant.
Pendant deux bonnes heures, je circule dans les salles qui retracent
la préhistoire, la culture indigène, la colonisation, l'Empire, et
la République jusqu'à aujourd'hui. En sortant, je suis satisfait de
maîtriser l'histoire brésilienne. L'après-midi est déjà bien
avancée alors je me concentre sur la zone historique coincée entre
les hautes tours, autour de la place du 15 Novembre. Un gentil garçon
me fait visiter le Palacio Tiradentes, superbe bâtiment
néo-classique du début du 20e siècle, qui fit office d'Assemblée
Nationale jusqu'à son déménagement à Brasilia. Il abrite
désormais l'Assemblée de l'Etat de Rio. Juste à côté, j'entre
dans l'ancien Palais Royal, vaste édifice sans fioriture qui
hébergea un temps la cour du Roi du Portugal lorsqu'elle dût fuir
les armées napoléoniennes.
Après
mes leçons, j'arpente quelques unes des plus anciennes rues de la
ville, où les vieilles maisons coloniales abritent désormais
d'élégants cafés. Je rente finalement vers 19h, fatigué encore,
et je retrouve le couple germano-chilien. Nous ressortons un peu plus
tard sur la place Sao Salvador toute proche, aussi remplie de monde
qu'hier soir, mais là encore la musique s'est déjà arrêté. Après
une bière au milieu de la foule, nous rentrons nous coucher.
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