A
6h pétantes, le réveil est dur. Evidemment je n'ai pas assez dormi,
j'ai des courbatures jusqu'aux orteils, et j'ai les les jambes, les
bras et les mains lacérées. Mais à part ça tout va bien et après
avoir chaleureusement salué Fabio, je me traîne jusqu'à la gare
routière. Là, un jeune homme propose de m'emmener en voiture avec
trois autres passagers pour le même prix que le bus : le départ est
imminent alors vendu. Il roule vite et le trajet vers Belo Horizonte
ne dépasse guère une heure. Si je reviens ici, c'est que les
départs vers Rio sont bien plus fréquents, et aussi moins chers.
Comme j'ai deux heures d'attente, je fais le tour du quartier, au
milieu de tous ces grands buildings, puis j'embarque pour ce qui
pourrait être mon dernier voyage en bus : direction la côte et la
mythique Rio de Janeiro, 400 km de plus pour six heures environ.
Entre deux siestes, je regarde défiler ce très beau paysage
montagneux ; je repense à la scandaleuse journée d'hier, une sacrée
épreuve. Parfois les flancs sont couverts par la superbe forêt
atlantique, riche et dense, mais le plus souvent, ils sont dénudés
pour faire de la place aux vaches.
Et
puis l'agglomération apparaît ; immense avec ses douze ou treize
millions d'habitants, dont la majeure partie habitent des quartiers
plus ou moins misérables, comme ceux que nous traversons au pas,
coincés sur une large autoroute embouteillée. Nous descendons vers
17h dans une grande gare routière bordélique, où je me renseigne
des hébergements aboradables puisque je n'ai trouvé personne pour
m'héberger malgré une quinzaine de requêtes. Je monte alors dans
un bus urbain qui me voit traverser le centre et comme je rate mon
arrêt, je tourne longuement dans le quartier de Catete à la
recherche de la rue indiquée. Je la trouve, mais pas «l'hostel»
visé et les hôtels que je visite, 100 reales au moins, sont hors de
mon budget. Je fais encore le tour du quartier pour tomber sur
l'établissement, en fait à l'extrémité lointaine de la rue. Je
pose donc mon vieux sac dans un dortoir simpliste de huit lits
superposés, occupé par un seul homme très gentil. Au carrefour, je
m'offre un bon dîner dans l'un de ces restaurants populaires où on
paye le buffet au poids dans l'assiette, puis je rente à l'hôtel
pour écrire un peu et surfer sur le web, sur l'ordinateur à
disposition dans le grand salon, avant de me coucher de bonne heure.
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