bulletin calédonien #6


Jeudi 31 octobre 2013 - 1112e jour
 

 
Mon odyssée est aussi une course d’endurance : sur la route, je voyage vite et longtemps. Aussi, j’ai grand besoin de reprendre régulièrement mon souffle en stoppant ma trajectoire un bon moment. A Dakar, à Port-Gentil ou à la Réunion, j’ai pu profiter de conditions d’accueil inespérées, et casser un temps mon rythme effréné. Pourtant, à chaque fois, j’éprouve d’inévitables difficultés à relancer la machine. Mon arrêt en Nouvelle-Calédonie, où j’ai convenablement rempli les caisses, s’avère être le plus long jusqu’alors. Et entre le déclic que représente la prise de décision et le départ effectif, un travail de fond s’impose : réactivation de la motivation en sommeil, préparation minutieuse de l’itinéraire. Bien entendu, une pression certaine pèse sur mes épaules, mais au point où j’en suis du tour de ma planète, je parviens à mieux la maitriser. Après tout, je ne suis plus à quelques semaines près. Ainsi, je laisse sereinement les choses se mettre en place : je ne reprendrai pas la route avant de me sentir complètement prêt. Et avant ça, je considère être sur le Caillou depuis trop longtemps pour ne pas l’explorer ; à ma façon.




Cette fois, c’est la rentrée. J’arrête mes activités professionnelles et je me remets dans le sens de la marche. Pour refermer définitivement la parenthèse, Philippe et moi devons retourner sur notre chantier de Bourail pour quelque finition. En suivant, il me propose de l’accompagner chez des amis de la côte Est, celle des kanak. J’attends de m’y rendre depuis trop longtemps, je ne me fais donc pas prier. Et comme j’ai des fourmis dans les jambes, j’enchainerai par trois jours de marche en autonomie, le long de la mystérieuse Côte oubliée ; là où personne ne va.


 
Ainsi, après une petite journée à Bourail, Philippe et moi quittons l’Ouest des broussards, pour nous faufiler à travers la chaîne centrale, sur une route sinueuse. De l’autre côté, bien plus humide et au relief nettement plus marqué, j’observe avec attention les pentes couvertes de forêts tropicales avant de traverser Canala, qu’on nomma un jour Napoléonville, aujourd’hui bourg typique de l’Est : les habitations étant dispersées dans la nature environnante, je m’étonne de n’y trouver qu’un grand gymnase flambant neuf, les bâtiments d’une école surdimensionnée et une simple superette.
Un peu plus loin sur les hauteurs, nous retrouvons nos hôtes, parmi les très rares blancs à vivre par ici : Marie, documentaliste au collège, et son compagnon Philippe, retraité récemment débarqué, forment un couple enthousiaste, cultivé et ouvert sur le monde. Leur maison, au sommet d’une colline, est sympathique, mais surtout, la vue sur la profonde baie de Canala en contrebas, engoncée entre les montagnes qui descendent à pic dans l’océan, est sublime. Naturellement, je plante ma tente au meilleur endroit pour contempler ce décor irréel. Puis nous consacrons les jours suivants à nous promener dans les environs.













Nous effectuons d’abord une belle randonnée sur des sentiers escarpés, le long d’une rivière ponctuée de cascades impressionnantes, tout en gambadant dans les sous-bois tropicaux ; voilà une belle mise en jambe. Dans une vallée voisine, nous remontons aussi les rives d’une autre rivière cristalline, plus paisible, enveloppées d’une végétation dense qui dissimule parfois de modestes habitations bricolées. Nous nous baignons tantôt dans un vaste bassin naturel encerclé de hautes roches, tantôt dans les sources d’eau chaude d’une station thermale en ruine, jadis utilisée par les colons. Enfin, alors que mon acolyte nous a quittés, Marie et Philippe, très prévenants, m’offre de m’avancer sur la route en me conduisant à une plage qu’ils affectionnent.
 





Contrairement à ce que certains habitants de Nouméa avancent sans rien savoir, Marie me confirme qu’elle rencontre peu de problèmes raciaux. Pourtant, alors que nous roulons à 80 km/h à un endroit connu pour abriter des gens vindicatifs, une pierre fait soudainement voler en éclat la vitre arrière à côté de moi. L’effet de surprise passée, nous sommes tous trois plus déçus qu’effrayés. Heureusement personne n’était assis là, l’incident est clos ; même si je serais bien allé réclamer des explications. Nous franchissons donc le col de Petchécara via une étroite piste accidentée, avant de glisser vers le littoral, bordé au plus près par des montagnes verdoyantes ou des falaises rocheuses. Je remercie là mes amis puis je pars seul vers le Sud, sac au dos, sur cette route qui ne va nulle part, à la rencontre des kanaks.

 


A pied ou en stop, les tribus s’égrènent, comme autant de hameaux enfouis sous la végétation, étalés sur une bande large de moins de 100 m entre mer et montagne. En début d’après-midi, j’atteins la fin de la piste, un autre bout du monde. A Petit Borendy, une cinquantaine d’âmes vivent à l’ancienne, de la pêche et du jardin, buvant l’eau de source et avec pour seule énergie une poignée de panneaux solaires. Outre les maisons inégales, en dur, en tôle ou en végétaux, on remarque la chapelle catholique sommaire, ainsi que la maison commune, complétée par de grands préaux.
Et visiblement, c’est là que c’est regroupée toute la tribu, et même plus encore : on m’apprend que c’est jour de mariage. D’abord intimidé et respectueux, je n’ose pas me diriger vers les hommes, une cinquantaine au moins, assis autour de longues tables de banquet. Je préfère m’esquiver du côté des cuisines, avec les femmes : je refuse poliment à manger mais on m’apporte quand même une belle assiette de poisson et manioc. Je m’installe donc dans un coin, le plus discrètement possible, tout en examinant du coin de l’œil cette scène inespérée. Peu après, comme je demande si je dois « faire la coutume » à un homme rondouillard, la quarantaine, grosse barbe et longue dreadlocks, il me prend en charge.
Devant l’assemblée, Il me présente à Johannes, le plus âgé sinon le chef. Mon guide m’indique ensuite de déposer devant lui mon don, un manou (étoffe) et du tabac, puis il m’invite à prononcer un discours, la parole étant primordiale dans la tradition kanak. Je bafouille donc quelques mots et le vieux ramasse mon cadeau : me voilà officiellement accepté. Je m’assieds donc parmi les anciens ; en me servant du vin, on m’explique qu’on célèbre là le premier rassemblement, le marié et les siens venant demander la main de sa promise chez elle. Dans quelques semaines, ce sera au clan de la mariée de l’accompagner dans sa nouvelle tribu. L’ambiance s’échauffe alors, quelques-uns sortent les guitares et poussent la chansonnette, provoquant l’hilarité générale. Soit, je ne comprends rien à la langue xârâcùù, une parmi les 39 langues et dialectes de l’archipel, mais les rires de cette sacrée galerie de portraits sont communicatifs. Puis des gars de la table des jeunes m’invitent à les rejoindre. Qu’ils adhèrent à la mouvance rasta ou non, sous la table, les pétards défilent aussi vite que les bouteilles au-dessus. Parfois, un vieux se lève pour prendre la parole : soudain tout le monde se tait et l’écoute religieusement en baissant le regard, avant que les festivités ne reprennent de plus belle. Je capte alors l’intérêt de mes voisins en sortant mon meilleur atout, voyageur au long cours ; les questions fusent. Mais je n’ai pas l’habitude de boire, alors à la tombée de la nuit, à moitié ivre, je salue deux mamies radieuses avant de me soustraire de la fête.
Plus loin, au calme sous les étoiles et les palmiers, les bavardages s’éternisent avec trois de mes copains du jour. Un mariage pour ma première escapade en Kanaky : je me le répète souvent mais aujourd’hui encore, j’ai une chance extraordinaire.









Au petit jour, en admirant depuis ma tente le lever du soleil sur l’océan, je suis déjà fort excité par la perspective de trottiner pendant 70 km et trois jours, au fil de ce rivage totalement préservé. Grâce aux conseils prodigués par Philippe, mon collègue grand randonneur, j’ai pu étudier en détail le parcours de cette Côte oubliée. C’est en fait pas moins d’un cinquième du territoire, par ailleurs très peu peuplé hors de Nouméa, qui est complétement désert : ni village ni tribu, ni route ni chemin, juste une petite base minière perdue dans la chaîne ; un merveilleux terrain de jeu pour se dérouiller les jambes. Hormis le poids de mon sac, alourdi par plusieurs kilos de nourriture, la seule difficulté réside dans le passage de quelques grosses rivières : au cas où le détour en amont serait trop compliqué, je compte emballer mon paquetage dans un sac plastique et traverser à la nage. Mais les locaux me mettent en garde contre la présence de requins, attirés par les eaux poissonneuses des estuaires.
Alors puisqu’une partie des convives doit rentrer en bateau vers le Sud, je finis par accepter la proposition d’une bande de jeunes de m’avancer un peu. Je ne sais pas quelle distance ils m’épargnent, certainement plus que prévu, mais à bord, l’ambiance est encore festive. Si bien que lorsque mes amis me débarquent au fond d’une crique, je suis clairement enivré, autant par l’herbe et le vin que par la sensation d’être seul au monde. Mais je ne suis pas là pour rigoler, alors je reprends mes esprits avant d’attaquer à bon train.






Evidemment, le décor est superbe : à ma droite, l’infini Pacifique et son camaïeu de bleu, et à ma gauche, au pied des montagnes, une explosion végétale : pléthore de cocotiers de toutes tailles, profusion de larges pandanus, et quelques palétuviers démesurées. Et moi au milieu, qui fraye mon chemin d’une baie à l’autre sur de minces plages de sable blanc ou noir, jusqu’aux caps rocheux que je dois parfois escalader, ou encore, à marée haute, carrément les pieds dans l’eau sur le plateau corallien, avec les poissons-clowns et les crabes qui déguerpissent à mon passage. Avant la nuit, je m’étonne de rencontrer deux femmes et leurs enfants qui barbotent dans les vagues : la piste est proche, la jonction est déjà faite.


Je suis presque frustré d’en avoir terminé si vite, tandis que je franchi une dernière rivière de l’eau jusqu’à la taille. Sur l’autre rive, un pêcheur refuse que je campe sur place et insiste pour je plante ma tente chez lui. Vu le piètre état de sa case et celui de son tacot en ruine, cet homme est dans une situation précaire, ce qui ne l’empêche pas, avant de disparaître toute la soirée, de m’offrir trois ou quatre poissons. J’utilise donc sa pauvre cuisine extérieure pour les vider et les griller sur le feu, en bon campeur que je suis devenu.




Tout ça est bien joli, mais j’ai encore le plein de vivres et du jus plein les pattes. Alors en analysant ma carte, j’examine le chemin du GR qui serpente dans la région. Au départ du Parc de la Rivière Bleue jusqu’à mon camping des rives de la Dumbéa, je devrais en avoir pour deux jours ; vendu. L’aimable chauffeur qui m’y conduit à la bonne idée de stopper sur une corniche qui domine l’immense lac de barrage de Yaté avant de me déposer sur la large piste.
Oui mais voilà, je ne peux pas m’empêcher de sortir des sentiers battus : après 500 m à peine, plus ou moins consciemment, je crois déchiffrer une bifurcation sur une pancarte. Et un quart d’heure plus tard, je suis déjà en train de m’enfoncer dans l’épais maquis, encore une fois. Le maquis minier calédonien se caractérise par une flore insolite, adaptée à la latérite sèche et bourrée de métaux ; c’est au milieu d’un bon millier d’espèces endémiques drôlement coriaces, hautes herbes, fougères, buissons ou arbustes, que je bataille. Après plusieurs heures dans cet enchevêtrement végétal, j’émerge au sommet d’une crête. De là-haut, j’interprète le terrain comme vu d’une photo satellite : je vais me payer cette grande vallée jusqu’aux sommets opposés, plein Nord. Ainsi, du matin au soir durant deux jours, sans jamais croiser personne, de collines en vallons, de forêts sèches en ruisseaux, j’avance péniblement mais avec détermination dans ce singulier paysage. L’obstacle le plus délicat est probablement cette zone humide entre deux cours d’eau, à côté de laquelle j’ai installé mon campement : pour sortir de là, je dois me faufiler dans la broussaille qui me dépasse allégrement en hauteur, tellement fournie que je ne touche même pas terre. Finalement, au-dessus de la mêlée, un nouveau paysage accidenté s’ouvre devant moi mais j’en ai assez : je dévale gaiement la pente jusqu’au bitume afin de rentrer en stop.








L’aventure ne se termine pourtant pas tout à fait là. Puisque les touristes qui me transportent descendent en ville, je rends visite à mon pote Phil, cuistot dans un établissement couru de la capitale. Nouméa la blanche, Nouméa la bourgeoise : pour mon retour à la civilisation, le contraste est frappant. Comme c’est l’heure de la débauche, mon copain et moi sirotons une bonne bière avant d’embarquer pour l’un des nombreux îlots au large, où ses amis organisent une rave party. Finalement, après avoir suffisamment apprécié le spectacle de cette jeunesse dorée, surtout les filles qui se trémoussent en bikini, je vais prendre un repos bien mérité, pendant deux petits jours.

 
 

Trop content d’être enfin lancé, je ne laisse pas refroidir la machine et repars en expédition dans la foulée. Ce bon Philippe, qui connaît le pays comme sa poche, m’a promis de longue date de m’emmener découvrir sa région préférée : le Grand Sud.
Ainsi, à bord de son vieux land Rover et sur les riffs de Dire Straits, nous parcourons la zone en long, en large et en travers ; sur les routes, les chemins et même hors-piste. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle le coin le Grand Rouge, ou encore la planète Mars ; avec le baromètre au beau fixe, les contrastes, déjà éclatants ailleurs, sont sublimés. Par ici, le climat est plus sec, même si on voit parfois des parcelles étriquées de forêt tropicale, la végétation, toujours plus spécifique, se fait plus rare, laissant paraître de larges portions de latérite nue ; rouge, ocre, orangée.













A l’extrême pointe Sud, la Chaîne disparaît progressivement dans les bleus étincelants du lagon. De là, nous prenons de la hauteur en escaladant la paroi rocheuse de la haute cascade de Wadiana, jusqu’à apercevoir l’île des Pins à l’horizon. Plus loin dans les terres, secoués par une mauvaise piste, nous constatons l’ampleur de la zone d’exploitation de la nouvelle mine du plateau de Goro ; tout est rasé sur des kilomètres par des bulldozers énormes, et au fond, les installations sont colossales. Une usine ultramoderne, flanquée d’une vraie petite ville et même d’un port dédié : pas moins de 4000 personnes venues des quatre coins du Monde s’appliquent à extraire le précieux nickel. Heureusement, la nature reste préservée dans la vaste Plaine des Lacs, haut lieu de la biodiversité, comme dans celle du creek Pernod, rivière d’un curieux vert laiteux.

 
 
 
De retour sur la côte tortueuse, nous descendons ensuite vers la baie de Prony et le village du même nom. Désormais reconverti en lieu de villégiature, l’administration y avait édifié un bagne dès 1873. Ces bâtisses de pierre sont désormais enfouies sous la végétation luxuriante, les racines géantes des banians étreignant les ruines.


Puis le 4x4 nous hisse sur le relief, en surplomb de cette baie sublime, où nous contemplons silencieusement la fin du jour embraser le panorama. Pour finir, nous filons dans la réserve des Chutes de la Madeleine, où la flore atteint un taux d’endémisme record de 95%. Poussant parmi de lourds morceaux de fer brut, j’admire du lichen blanc délicat, moult espèces d’orchidées multicolores, ainsi que cette poignée de « bois bouchon », conifères miniatures à la silhouette de baobab, vieux de plusieurs siècles et qui n’existent qu’à cet endroit précis de la planète. C’est là que Philippe nous obtient un gîte confortable pour la nuit, gratuitement, alors que d’autres payent pour camper. Ainsi, avant de crapahuter seul une journée de plus dans les environs, je partage une énième soirée avec mon vieil ami, d’une aide précieuse depuis mon arrivée. En sirotant du vin devant le feu, comme souvent, nous débattons de tout, partageons nos expériences de voyage. Surtout, nous nous soutenons mutuellement dans nos quêtes similaires ; lequel d’entre nous partira le premier du Caillou ? Les paris sont lancés.
 





Désormais c’est certain, j’ai remis le contact, et même passé la première. Pendant cette brève période, sensationnelle, j’ai retrouvé l’essence de mon voyage, la Terre et les hommes : gambader partout sur la première, au contact des seconds. Maintenant je dois repartir et boucler la boucle, mais indubitablement, je ne suis pas encore prêt. Alors, dans mon chalet des Khogis, je mets les bouchées doubles. Entre une leçon d’espagnol et une session d’exercices physiques, je dégrossi l’itinéraire à suivre, plus ou moins une année entière sur deux continents, Océanie et Amérique.

Par ailleurs, l’autre Phil souhaite que je finisse mon séjour calédonien chez lui ; alors avant de déménager pour la dernière fois, je donne un dernier coup de main aux copains ; à Philippe, occupé par quelque menu chantier, et à Christophe, dans une situation toujours aussi fragile, en l’aidant encore à aménager le camion dans lequel il vit.

Alors je m’en retourne dans la vallée de Koé, dans cette petite famille que je connais bien désormais. Phil, qui m’avoue parfois envier mon parcours, est un garçon généreux dans tous les sens du terme, entier, franc et bon vivant. Mais il s’échine pour remettre le foyer à flot après l’arrêt de son snack, sachant qu’il doit en plus travailler pour trois depuis la naissance de son bébé. Lors de ses rares moments de détente, je m’efforce de lui redonner le sourire, lui démontrant que les choses ne sont pas si noires. A la vérité, il s’en sort même admirablement bien. Je passe donc le plus clair de mon temps avec Violette, que la maternité a certainement transformée, extrêmement douce et gentille, et une maman très attentionnée ; avec bébé Janis aussi, déjà sept mois, qui pousse à vue d’œil. Je joue le chaperon avec grand plaisir, stupéfait devant sa vitesse d’apprentissage. D’une certaine manière, cette petite fille qui grandit si vite est mon calendrier : à chaque centimètre qu’elle prend, à chaque nouvel acquis, mon départ se rapproche.

 
En outre, confortablement installé sur mon bureau au fond du jardin, à l’ombre des bosquets d'heliconia tout fleuris, ou dans ma petite roulotte, le logement idoine pour un nomade, je précise le cap. Sur les murs blancs, je placarde des cartes des îles que je vais bientôt explorer, ainsi que celle d’un continent tout entier, massif. Unilatéralement, je m’octroie huit mois pour faire le tour complet de l’Amérique du Sud, ce qui devrait me permettre de faire un petit break ici où là, en fonction des circonstances. Je continue de collecter des informations de toutes sortes, sur chaque pays, et l’itinéraire commence à apparaître naturellement dans ma tête. Surtout, Je m’applique à détailler les trois mois que je vais passer en Océanie ; trois semaines au Vanuatu d’abord, autant aux Fidji ensuite, et pour finir en beauté, plus de 2 mois en Nouvelle Zélande, partout. Je sais d’expérience que ce fabuleux programme est un modèle du genre, et je sens déjà l’excitation monter lorsque que je trace tout ça sur les murs. Dans ma roulotte, la déco est vraiment très réussie.


 
 

En conclusion de ce joli mois d’octobre, le printemps ici, je m’accorde une récréation des plus agréables en prenant le large. Le lagon n’est pas pour rien dans la beauté de la Calédonie, alors la proposition de deux jeunes camarades, Tony et Florian, d’aller barboter autour d’un l’îlot ne se refuse pas. A quelques miles de Nouméa, nous débarquons donc sur le ponton de l’îlot Maître. Les installations de l’hôtel de luxe, même raisonnables, ne m’intéressent guère, et la traversée de cette terre minuscule ne nous prend pas plus de 15 mn. Mais c'est surtout le Pacifique qui vaut le déplacement, avec ces teintes hypnotiques et ces eaux translucides, bordées de sable blanc. Longuement, nous butinons de récif corallien en herbier, sans manquer de faire quelques brasses en compagnie des tortues. Elles me confirment que j’ai déjà entamé ma visite du Continent Eau.