J'ai
bien dormi cette nuit et d'ailleurs je me lève trop tard pour avoir
le temps d'aller quelque part, sachant que je dois partir à 13 h
pour m'envoler à 16 h. Seul dans la cuisine, je mange une orange et
une grenade tandis que les occupants de l'appartement émergent.
Maria passe le plus clair de sa matinée dans sa chambre avec son
copain pendant que je prépare mon sac en musique. Finalement je
salue tout le monde et traverse tout le centre-ville à pied, jusqu'à
la Plaza de Cibeles où m'a déposé le bus avant-hier. Mais il ne
circule pas aujourd'hui, alors deux femmes me proposent de partager
leur taxi. Je retrouve facilement mon chemin dans l'aéroport
jusqu'au guichet de Ryanair, mais je dois d'abord valider ma carte
d'embarquement sur une borne internet à l'autre bout. Je parviens à
négocier sa gratuité mais je dois quand même payer 30 euros pour
enregistrer mon sac. Avec une taxe supplémentaire d'autant pour mon
paiement sur internet, mon vol low-cost ne l'est plus du tout, et ça
m'agace. Bon, au point ou j'en suis de mes dépenses depuis quatre
ans, je ne suis plus à ça près.
Le
vol se déroule sans histoire et j'atterris deux heures plus tard à
l'aéroport de Beauvais. Ca y est, je suis de retour en France. Il
fait nuit, il fait froid, et j'ai encore 1h30 de bus jusqu'à Paris.
Je passe ce temps à côté d'un jeune homme au fort accent parisien
qui ne lâche pas son portable en enchaînant appels et textos ; à
la fin, j'ai l'impression de connaître toute sa vie, à mille lieux
de la mienne. Moi, je crois que je vais continuer à me passer de
téléphone. Après les embouteillages de rigueur sur le
périphérique, le chauffeur mal embouché s'énerve contre des
passagers trop pressés : bienvenu en France. Au pied de l'immense
Palais des Congrès, je descends sous terre. J'ai circulé dans tous
les métros du Monde mais devant le plan, je me rappelle que le
réseau parisien est le plus dense de tous ; hallucinant. J'ai un
changement à Châtelet, le plus grand carrefour sous-terrain de la
capitale : la foule s'engouffre dans un véritable labyrinthe de
tunnels et dans une vieille rame de la ligne 11, je me souviens
combien les parisiens sont fermés, chacun dans sa bulle, ne
s'adressant aux autres que si c'est nécessaire en usant d'une
politesse glaciale.
Je
ressors à l'opposée, à l'Est, Porte des Lilas. Et à 200 m à
peine, je sonne comme prévu à l'interphone d'Olivia. Ca fait
plaisir de retrouver un visage familier : je n'ai pas vu celui-là,
toujours aussi joli, depuis Bali où nous avions passé ensemble
trois merveilleuses semaines. Prise dans le tourbillon de la vie
pressée, ma chère amie me raconte sa vie ; solitaire malgré elle,
un mal des sociétés modernes. C'est grâce à son travail qu'elle a
pu obtenir cet appartement à petit prix, grand et confortable,
parfaitement équipé et à la décoration élaborée. Je sais bien
qu'ici c'est la norme, mais pour moi c'est un palace. Plus tard, les
pieds sous la table, elle me sert un fabuleux dîner : des rillettes
de canard, un succulent steak du boucher et de délicieux fromages,
le tout arrosé d'une bouteille de Châteauneuf-du-Pape. Mademoiselle
me gâte, vive la France.
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