samedi 29 novembre 2014 - 1505e jour


J'ai bien dormi cette nuit et d'ailleurs je me lève trop tard pour avoir le temps d'aller quelque part, sachant que je dois partir à 13 h pour m'envoler à 16 h. Seul dans la cuisine, je mange une orange et une grenade tandis que les occupants de l'appartement émergent. Maria passe le plus clair de sa matinée dans sa chambre avec son copain pendant que je prépare mon sac en musique. Finalement je salue tout le monde et traverse tout le centre-ville à pied, jusqu'à la Plaza de Cibeles où m'a déposé le bus avant-hier. Mais il ne circule pas aujourd'hui, alors deux femmes me proposent de partager leur taxi. Je retrouve facilement mon chemin dans l'aéroport jusqu'au guichet de Ryanair, mais je dois d'abord valider ma carte d'embarquement sur une borne internet à l'autre bout. Je parviens à négocier sa gratuité mais je dois quand même payer 30 euros pour enregistrer mon sac. Avec une taxe supplémentaire d'autant pour mon paiement sur internet, mon vol low-cost ne l'est plus du tout, et ça m'agace. Bon, au point ou j'en suis de mes dépenses depuis quatre ans, je ne suis plus à ça près.

Le vol se déroule sans histoire et j'atterris deux heures plus tard à l'aéroport de Beauvais. Ca y est, je suis de retour en France. Il fait nuit, il fait froid, et j'ai encore 1h30 de bus jusqu'à Paris. Je passe ce temps à côté d'un jeune homme au fort accent parisien qui ne lâche pas son portable en enchaînant appels et textos ; à la fin, j'ai l'impression de connaître toute sa vie, à mille lieux de la mienne. Moi, je crois que je vais continuer à me passer de téléphone. Après les embouteillages de rigueur sur le périphérique, le chauffeur mal embouché s'énerve contre des passagers trop pressés : bienvenu en France. Au pied de l'immense Palais des Congrès, je descends sous terre. J'ai circulé dans tous les métros du Monde mais devant le plan, je me rappelle que le réseau parisien est le plus dense de tous ; hallucinant. J'ai un changement à Châtelet, le plus grand carrefour sous-terrain de la capitale : la foule s'engouffre dans un véritable labyrinthe de tunnels et dans une vieille rame de la ligne 11, je me souviens combien les parisiens sont fermés, chacun dans sa bulle, ne s'adressant aux autres que si c'est nécessaire en usant d'une politesse glaciale.

Je ressors à l'opposée, à l'Est, Porte des Lilas. Et à 200 m à peine, je sonne comme prévu à l'interphone d'Olivia. Ca fait plaisir de retrouver un visage familier : je n'ai pas vu celui-là, toujours aussi joli, depuis Bali où nous avions passé ensemble trois merveilleuses semaines. Prise dans le tourbillon de la vie pressée, ma chère amie me raconte sa vie ; solitaire malgré elle, un mal des sociétés modernes. C'est grâce à son travail qu'elle a pu obtenir cet appartement à petit prix, grand et confortable, parfaitement équipé et à la décoration élaborée. Je sais bien qu'ici c'est la norme, mais pour moi c'est un palace. Plus tard, les pieds sous la table, elle me sert un fabuleux dîner : des rillettes de canard, un succulent steak du boucher et de délicieux fromages, le tout arrosé d'une bouteille de Châteauneuf-du-Pape. Mademoiselle me gâte, vive la France.


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