dimanche 7 octobre 2012 - 723e jour


Cette nuit, j’ai eu de petits ennuis gastriques, je pars donc à jeun pour éviter les problèmes, mais après 200 km et quatre heures de bus, trouver des toilettes devient la priorité. J’indique le nom de mon hôtel au rickshaw qui me dit oui-oui, mais non-non, il m’arrête devant un restaurant. Nous repartons et trouvons enfin l’établissement : peu m’importe le prix ou le formulaire, vite, les clés. Je bondis sur le trône juste à temps, à la seconde près. De retour à la réception, grandement soulagé, impossible de négocier le tarif : je déménage donc dans le médiocre établissement d’en face où je pose mon sac dans une chambre minable, avant de partir arpenter les rues d’Ajmer. Agglomération de grande taille, elle est surtout un important lieu de pèlerinage de l’Islam. Les musulmans ne représentent que 13% de la population indienne, ce qui fait quand même quelques 160 millions de personnes. Et en effet, une foule dense remonte la longue rue principale : beaucoup de femmes sont voilées, la plupart des hommes portent le calot blanc, il y a même quelques éclopés qui avancent en roulant sur le sol et en prononçant des prières. Au bout de la rue se trouve une porte immense, et derrière, une large esplanade. Au milieu, les gens se pressent pour entrer dans le fameux Dargah Sharif bâti au 17e siècle, la tombe d’un saint soufi vénéré tant par les musulmans que part les hindous. L’édifice en marbre surmonté d’un dôme serait remarquable s’il n’était pas défiguré par divers éléments métalliques ainsi que par des bâches protégeant du soleil. Je m’extirpe de là en grimpant au sommet d’une colline via un long escalier bordé d'habitations misérables, d’où la vue sur la ville est imprenable. Je redescends alors vers Adhai Din Ka Jhonpada, un ancien temple hindou construit au 12e siècle reconverti en mosquée peu de temps après. Il comporte une multitude de fines colonnes et l’imposante arcade, à l’entrée, est intégralement sculptée d’inscriptions en arabe. L’aumône étant l’un des sept piliers de l’Islam, il y a là de nombreux miséreux ; ma petite monnaie et mes cigarettes y passent. Aussi sacrée soit-elle, je trouve qu’Ajmer présente tous les désagréments d’une grande ville, sans avoir le charme des cités du Rajasthan précédemment visitées. La vieille ville est d’ailleurs dans un état déplorable. Je décide donc de prendre un jour d’avance sur mon programme et de partir dès demain.



 

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