mardi 16 octobre - 732e jour


Je suis à Delhi depuis trois jours et je n’ai toujours pas mis les pieds dans le centre. Aujourd’hui, mon programme est donc chargé. Il débuter par la visite du Fort Rouge, forteresse moghole du 17e siècle. La façade principale est impressionnante, et les hauts murs d’enceinte coiffés de tours, en pierre rouge donc, renferme un vaste complexe de palais, de mosquées et de jardins. Il abrite également une garnison de l’armée indienne, ce qui explique la sécurité pointilleuse. Je m’attarde particulièrement dans un bâtiment retraçant la passionnante l’histoire de l’indépendance du pays. En sortant, j’arpente d’abord une large avenue commerçante très animée. Mais ce n’est rien comparé à l’incroyable pagaille qui règne dans les rues d’Old Delhi, la vieille ville. Les bâtiments anciens sont dans un état de délabrement avancé, grisés par une épaisse couche de poussière. Les passages sous arcades sont remplis d’étals et de marchandises en tout genre, les trottoirs sont envahis d’une foule compacte, et je dois me frayer un chemin au milieu de la chaussée, elle-même encombrée par un improbable embouteillage de rickshaws. Evidemment, le sol est jonché d’ordure, le bruit est indescriptible et le ciel est zébré par des milliers de fil électrique. Je me demande bien comment tout ça peut fonctionner. Je bifurque parfois dans des ruelles sombres de moins d’un mètre qui terminent en cul-de-sac, puis je finis par m’extirper de cette scène d’un autre temps. J’en ai vu d’autres pourtant, mais là, on atteint des sommets. J’arrive ensuite devant l’immense mosquée Jama Masjid, la plus grande du pays, bâtie au 17e siècle. Au sommet du minaret, au-dessus de la mêlée, je reprends mon souffle en respirant un air vaguement moins pollué qu’en bas. Puis je continue la promenade en suivant un long boulevard. Je change encore d’époque en arrivant du côté de New Delhi, édifiée par les anglais au début du 20e siècle. Il y a là un parc agréable qui fait office de grand rond-point, et tout autour d’élégants bâtiments blancs à colonnade qui sont autant de boutiques coûteuses. Les gens, qui se reposent sur les pelouses, collent avec le décor. Deux mondes si différents se côtoient au moins d’un kilomètre. Avant de rentrer, je passe acheter deux bouteilles de vins, un rouge et un blanc, afin de donner une touche française au diner de ce soir. Avec mes quatre amis, affalés sur le lit, nous trinquons joyeusement à mes deux années sur la route. La télé diffuse encore un match de cricket et cette fois, le match Inde – Australie est très serré. Les gars hurlent et font des bonds sur le lit ; l’équipe indienne gagne au dernier moment. Ca y’est, j’ai compris le cricket, cette chambre était bien mieux qu’un stade.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire