mardi 9 octobre 2012 - 725e jour


Après avoir passé la matinée sur mon toit, je déambule au hasard dans les ruelles de la cité. J’y retrouve Lugah, un jeune homme qui m’avait tenu compagnie la veille en jouant de son instrument à corde et archet, bricolé par ses soins, sans me demander la moindre roupie. Le garçon est attachant et je le laisse me convaincre par un tour en brousse à dos de dromadaire. J’ai eu beau traverser le Sahara d’Est en Ouest puis du Nord au Sud, c’est la première fois que je pose les fesses sur une de ces bêtes. C’est surement un peu cliché, mais les pas chaloupés de ma vieille carne me berce en douceur. Puisque mon ami et son acolyte m’ont obtenu un bon prix, je leur donne la différence en guise de pourboire. Après la balade, Lugah me propose de voir sa tente et de diner avec lui et sa famille : je ne manque pas cette opportunité. Mon jeune ami, tout juste 20 ans, habite un petit campement hors de la ville : sa tente n’en est pas une, plutôt un misérable abri composé de quatre piquets et d’une toile, dont dépasse un lit en ferraille. L’équipement est pour le moins minimal. Nous nous asseyons là en devisant gentiment, puis il prépare la maigre pitance, quelques légumes cuits à l’eau au-dessus du feu. Quelques gamins en guenilles viennent jouer avec moi, et sa très jeune femme revient alors chargée d’un gros fagot de bois, d’un bidon d’eau et de son bébé, une jolie petite fille de cinq mois. Après le diner, la soirée se prolonge paisiblement sous les étoiles, encore embellie par l’envoûtante musique de mon hôte.


 

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