lundi 22 octobre 2012 - 738e jour


Puisque le jeune réceptionniste oublie de me réveiller, je n’ouvre l’œil qu’un peu avant 8h. C’est bien dommage, car j’ai aujourd’hui une longue route, avec le parc national de Bandhavgarh en ligne de mire, bien paumé au fin-fond de la cambrousse. La distance est de moins de 300 km, mais se déplacer d’un village vers un autre implique plusieurs changements et d’innombrables arrêts : pas gagné. La veille, j’ai passé une bonne demi-heure avec toute mon équipe dans une agence de voyage pour réserver une portion du trajet en train : hors de question d’attendre deux jours ici, et hors de question de prendre un taxi à 20 euros pour attraper le train de cette nuit dans la ville voisine. Même si ça semble une aberration pour mes amis, je préfère voyager à l’africaine : en bus, étape par étape. A 8h, je commence par un rickshaw-bicyclette, mais le prochain bus ne partant qu’à 10h, j’opte donc pour un auto-rickshaw qui me conduit jusqu’à la nationale. J’attrape alors un bus qui se traîne jusqu’à Panna, où le préposé aux tickets m’accompagne dans un autre bus, tout aussi médiocre, qui m’emmène jusqu’à Satna, une grosse bourgade. Plus personne ne parle anglais dans le coin, et j’ai bien du mal à me faire comprendre. Après une course dans un rickshaw collectif à travers la ville, quatre derrière et trois devant, je déniche néanmoins un car un peu meilleur, même si je dois encore garder mon sac sur mes genoux. Bien sûr, il s’arrête toutes les cinq minutes tout le long du chemin jusqu’à Rewa, petite ville chaotique ; il est déjà 14h. Je grimpe alors dans une antiquité, où je prends place sur une couchette au-dessus des sièges, coincé contre le plafond. Le véhicule est bondé, comme toujours, je partage donc ma place, comme tout le monde ; allongé soit, mais sans pouvoir bouger un orteil. En pleine forme, je ne ferme pas l’œil de la journée : je regarde défiler lentement la campagne, où habitent les deux tiers des indiens. Le paysage se compose de champs, de pâturages et de forêts qui s’épaississent de plus en plus. Il fait déjà nuit depuis un moment lorsque je débarque à Shahdol, énième localité du jour, sans plus d’intérêt que les autres. Les bus ne circulent plus, mais je pars à pied pour 3 km environ jusqu’à la gare pour éventuellement attraper un train, en vain. Tant pis, je ne suis plus très loin du but. A une moyenne lamentable de 20 km/h, j’ai passé 10 ou 11h sur la route, c’est assez. Je retourne en marchant à la gare routière pour être prêt à partir de bonne heure, je trouve une chambre très convenable et je m’endors en zappant sur les 150 chaînes du câble.

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