samedi 6 octobre 2012 -722e jour


Une fois n’est pas coutume, je me lève avant le soleil. Je lis les tristes news du grand monde en attendant que les cuisiniers se réveillent, avec l’idée de ne pas bouger un orteil la journée. Je suis toujours seul sur mon toit, qui fait un aussi bon bureau qu’une belle salle de sport ; bref, dans mon joyeux petit monde. Après déjeuner néanmoins, je sors me dégourdir les jambes en faisant le tour du fort et de sa montagne. Une fois de l’autre côté, je fais une pause pour observer le captivant ballet du marché de l’horloge, assis discrètement dans un coin. Puis je reviens par cette longue rue commerçante débordante de vie, cernée par ces anciennes échoppes abimées ; si bruyante avec les vieux moteurs et les klaxons ; saturée par les étals, les scooters, les rickshaws, les vaches et les passants ; le tout aggravée par la saleté, la poussière et la chaleur. Aujourd’hui, je m’extirpe vite de ce chaos sans parler à personne, et je retourne sur mon toit, au calme. J’en viendrai presque à m’ennuyer, après deux jours sans bouger ou presque, mais je sais que mon agent de voyage à préparer mon circuit avec soin. Ma route est longue, très longue, il s’agit de me ménager pour ne pas finir sur les rotules. Comme il y a deux-trois clients sur ma terrasse, je me contente de la politesse minimale et me réfugie sur le toit du toit, où j’en grille un petit en regardant un bon film, avec cette vue pour le moins exotique en toile de fond. A la nuit tombée, je redescends d’un étage pour diner l’un de mes plats préférés, paneer butter masala, my friend, with two chapatis and chai please (qui sont de savoureux morceaux de fromage à pâte molle revenus avec un tas de légumes dans une sauce au beurre épaisse et savamment épicées, bien sûr accompagnés des galettes et du thé au lait, le tout pour 1,90 euro). Après quatre jours à Jodhpur, dont deux à me relaxer, je suis bien assez détendu. Demain matin, première heure : énième station de bus.

 

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