mardi 23 octobre 2012 - 739e jour


Presque arrivé, je ne suis pas vraiment pressé ; heureusement, car on me fait comprendre que je n’aurai pas mon bus ce matin. Je marche jusqu’à la petite gare pour la troisième fois et embarque plus tard dans un train d’une lenteur affligeante : il faut des heures pour atteindre le petit bourg d’Umaria, pourtant distant de seulement 70 km. Et il m’en faut encore près de deux sur une piste défoncée, dans un bus de campagne plus vieux que moi et plein à craquer, pour finalement atteindre mon objectif, Tala. Depuis deux jours comme depuis deux ans, je suis bien placé pour dire que le chemin importe au moins autant que la destination. Mon prétexte pour venir jusqu’ici n’est qu’un caprice de plus : je veux voir un tigre, un vrai, dans son milieu naturel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le chemin jusqu’ici a été intéressant, mais laborieux. Tala est un tout petit village : l’unique rue sablonneuse est bordée de quelques boutiques et hôtels. C’est dans l’un deux que je pose mon sac : ma chambre est spartiate, mais la terrasse ombragée par les arbres de la cour est agréable. J’y travaille un moment puis je vais déjeuner dans un bon restaurant à deux pas. On m’a dit que la réserve naturelle était fermée demain du fait d’une fête religieuse, et malheureusement, l’info se confirme. Jusqu’ici, j’ai suivi mon programme quasiment à la lettre, mais j’ai déjà pris un jour de retard en venant ici, et en voilà un deuxième d’affilé. Connaissant la loi des séries, je pressens que ce n’est pas fini. Mais ce n’est pas si grave car l’endroit est très relaxant. Le village est paisible, la nature est belle, même la météo est clémente : à 800 mètres d’altitude, en plein sous le tropique du Cancer, le thermomètre ne dépasse pas les 30 degrés. Le soir, dans ma chambre devant un bon film, il fait même un peu frisquet.

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