vendredi 26 octobre 2012 - 742e jour


Comme hier, la gentille québécoise vient frapper à ma porte dès 5h30 puisque je n’ai pas de réveil. Avec les même que la veille, nous grimpons donc dans le vieux 4x4 plein d’espoir ; même l’anglais arrogant s’est calmé. Il fait bien froid à cette heure, mais la réserve, à l’aube, est encore plus belle. La traque reprend, nous tournons longuement sur les pistes en guettant dans les fourrés, attendant de voir surgir la bête devant nous. Alors que les heures défilent, nous observons à peu près les mêmes animaux que la veille. Tout ça est bien joli, mais il faut se rendre à l’évidence : nous ne verrons pas de tigres ici. C’est assez en ce qui me concerne, j’espère avoir d’autres occasions lors de ma tournée asiatique. Depuis deux jours, je m’entends fort bien avec Karine et Martin, les québécois, des gens simples et ouverts du même âge que moi. Puisque nous nous rendons au même endroit, nous décidons de voyager ensemble. Ils sont venus en taxi et sont curieux d’expérimenter les transports locaux. Nous sommes parés dès midi, mais il semblerait qu’un bus ne passe que vers 14h. Mais les informations fiables sont rares dans ce pays et le facteur nous apprend qu’il ne vient finalement qu’à 16h ; ça nous fait une bien longue attente pour une si courte route et nous risquons d’être coincés dès le village suivant. C’est mal barré mais Martin dégote une voiture dont le chauffeur est prêt à nous emmener. C’est cher, mais nous atteignons Umaria dès 15h, ce qui nous permet d’embarquer dans un train dans la foulée. Celui-ci est excessivement garni, du sol au plafond ; il faut pousser pour se faire une place minuscule dans le wagon. Dans ces conditions, le trajet de deux heures s’éternise. A la gare de Katni, une ville un peu plus grande, nous réservons difficilement un train de nuit pour Varanasi (ou Bénares), sans garantie d’avoir une place assise. D’ici-là, nous bavardons toute la soirée dans un restaurant, puis nous retournons à la gare, où il faut enjamber les gens qui dorment partout. Dans le coin, les gens ne parlent pas anglais et les panneaux sont exclusivement en hindi. Les quatre officiels à qui nous demandons tour à tour des précisions nous donnent quatre réponses différentes, comme souvent. L’un d’eux nous explique que des couchettes sont probablement disponibles, mais dans le train, j’ai beau parcourir les wagons un à un, pas l’ombre d’une place, ni couchée, ni assise. Nous nous installons donc par terre, entre les portes et dans les courants d’air, prêts des toilettes et de la puanteur. Mes canadiens ne s’en sortent pas trop mal, mais moi, pourtant rompu à ce genre de situation, je ne parviens pas à dormir. La nuit est longue, très longue.


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