mardi 11 novembre 2014 - 1487e jour


Comme hier, je prépare le petit-déjeuner pour moi et Fabio, qui part à l'école. Je sors peu après car moi aussi, j'ai une journée d'études bien chargée, et ma classe est cette magnifique cité d'art et d'histoire. Je me rends donc sur la vaste place centrale , à l'animation très relative : de là, j'ai plusieurs sites d'importance à visiter. Je commence par la magistrale église Notre-Dame des Carmes, conçue par le célèbre Aleijadinho (1730 - 1814), « le petit estropié », l'un des plus grands artistes classiques du pays. Fils d'un charpentier portugais et d'une esclave africaine, atteint d'une maladie invalidante, cet autodidacte produisit une quantité impressionnante de sculptures, ciseau et maillet attachés aux moignons. La majestueuse façade est très originale et l'intérieur flamboyant. Puis je passe un long moment dans l'imposant musée « la Inconfidencia ». Dans cette ancien centre du pouvoir colonial, l'âge d'or de la ville est admirablement raconté, et notamment celle du mouvement révolutionnaire né ici-même et mené par le dentiste et poète Tiradentes. Ce dernier, qui finit pendu haut et court sur la place, est désormais glorifié en tant que héros national. De l'autre côté de la place où trône sa statue, le palais des gouverneurs abrite maintenant l'Ecole des Mines, réputée dans tout le pays. C'est une leçon de sciences que je prends dans ses murs, en admirant une très large collection de minerais ou encore des salles consacrées à l'énergie ou à l'industrie.






Pour la peine, je déjeune ensuite dans un très bon restaurant traditionnel : on paye un forfait pour accéder à un grand buffet de marmites en fer. J'arrive ensuite face à un autre chef-d'oeuvre d'Aleijadinho, l'église Saint-François d'Assise, qui arbore une façade fascinante jouant avec les perspectives, ainsi que de nombreuses statues de pierre à l'expression troublante. Puis j'élargis mon périmètre en grimpant et dévalant les ruelles abruptes, cernées par de jolies maisons pittoresques qui s'empilent les unes contre les autres en épousant le relief. Au gré de ma promenade, je vois encore deux belles églises, dont une toute en courbe à l'intérieur très sobre, bâtie par et pour les esclaves. En fin d'après-midi, je commence à fatiguer quand je remonte jusqu'au quartier de Fabio. Je le retrouve chez lui et nous ressortons aussi sec. L'usage, pour les étudiants de la ville, est d'habiter les « républiques », des maisons propriétés de l'université où ils s'entassent à dix ou vingt. Mon jeune ami m'emmène donc dans celle où il a habité un temps. Nous un passons un bon moment avec ces amis, assis par terre ou sur les marches autour de la cuisine étriquée, en fumant de l'herbe et en buvant du jus de cajou. En sortant, Fabio m'explique qu'une fille a posé des questions avec insistance à mon sujet et qu'elle semblait très intéressée. Je stoppe net, en me disant que je devrais y retourner sur le champ, mais je me ravise car je ne la trouve pas à mon goût. Fabio prend ensuite l'initiative de nous emmener dans un bon restaurant. Soit la facture que je règle est un peu salée mais cet énorme lasagne au brocolis était délicieux. Plus tard à la maison, je constate sur internet que personne ne peut me recevoir à Rio. C'est bien dommage pour ma toute dernière étape, surtout qu'elle est réputée très chère. Je conclue la soirée en consultant Googlemaps, pour évaluer les distances de mon expédition de demain, en pleine nature pour changer.



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