mercredi 5 novembre 2014 - 1481e jour



Quand le réveil de Ciro sonne, je ne me rend pas compte qu'il est encore très tôt ; je vais discrètement à la cuisine pour faire du café et écrire un peu tandis qu'il dort encore. Puis nous partons ensemble en voiture ; nous quittons les vastes zones résidentielles, très arborées, situées dans les ailes courbes du plan pilote, pour déboucher sur « l'Eixo Monumental », l'axe central immense comme son nom l'indique, long d'une douzaine de kilomètres et large de plus de 300 m. Une grande pelouse sans arbre s'étend entre deux boulevards, encadrée à cet endroit par les dix-sept immeubles des ministères, des parallélépipèdes très sobres de dix étages, tous identiques, séparés soit par des parkings soit par des jardins. Je laisse là mon ami et me dirige vers l'extrémité Est de cet axe, qui concentre les trois pouvoirs démocratiques autour de cette grande esplanade dépouillée. Je commence par une visite guidée du Congrès, signature emblématique de Niemeyer. Elle se fait en portugais mais j'arrive plus ou moins à suivre. Nous circulons dans plusieurs salons et halls occupés par des officiels en cravate, jusqu'à l'Assemblée des députés, impressionnante salle circulaire située sous la coupole. Nous poursuivons jusqu'au Sénat, plus petit, coiffé lui du dôme. Tout ca est captivant mais ca me prend deux heures. Alors je retourne observer de près le Palais Présidentiel et la Cour Suprême tout proches, assez similaires avec d'élégantes colonnes courbes et légères, la spécialité de Niemeyer.




Puis je rejoins Ciro qui m'emmène déjeuner avec des collègues dans la cantine de l'Assemblée, où l'on mange très correctement, sans plus. Tous ces fonctionnaires ont l'air plutôt décontractés, certains arborant même piercings et tatouages, voire des cheveux rouge vif. Et puis à deux pas, je vais visiter le Palacio Itamaraty, le Ministère des Affaires étrangères qui est peut-être la plus belle réussite du grand architecte. Encadré de hautes arches verticales, il semble flotter au milieu de son bassin miroitant. Là encore, le guide parle portugais mais qu'importe, l'intérieur tout en raffinement et sobriété est superbe. Au rez-de-chaussée, l'espace est incroyable : le plafond n'est soutenu par aucun pilier tandis que les marches d'un escalier en colimaçon sont suspendues comme par miracle. A l'étage, nous parcourons encore de vastes salles embellies de nombreuses œuvres d'art. Cette visite aussi a durée, si bien que l'après-midi est déjà bien avancée. Au delà de l'esplanade des ministères, encore posée dans un immense espace, je pénètre dans la cathédrale, très originale, qui tend ses courbes de béton au dessus d'une spectaculaire coupole intégralement réalisé en vitrail ; l'effet est saisissant.











Et puis je prends le bus pour rentre à l'appartement. J'y passe un bon moment à laver mon sac qui a baigné dans du jus de poisson dans la cale du bus ; un scandale. Ciro, qui n'a pas été à son cours de français puisque je suis là pour le faire pratiquer, rentre dans la soirée. Nous bavardons longuement de sujets sérieux, de la ville et du pays notamment. La discussion est passionnante car ce garçon sait beaucoup de choses, et il les exprime avec un esprit critique pointu.




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