dimanche 2 novembre 2014 -1478e jour



Finalement, j'ai bien dormi sur ma banquette, jusqu'à ce que je ne soit réveillé par les employés de l'agence qui chahutent. Il est déjà 7h et le départ est prévu à 8, alors je vais faire un petit tour autour de la gare routière. Perdue au milieu de nulle part, cette ville est sale et déglinguée. Sur le trottoir, une jeune fille me sert un café et une part de gâteau, et c'est reparti dans le même type de véhicule qu'hier. Et comme hier, la route alterne de petites parties bitumées et de longues portions cabossées de terre rouge vif. Un peu plus loin, nous passons devant le chantier colossal du barrage de Belo Monte, qui va bientôt noyer une immense étendue de jungle ; je me souviens qu'une grande partie de l'énergie brésilienne est déjà hydroélectrique. Pour déjeuner, nous stoppons dans un resto routier isolé ; le buffet n'est pas donné mais il est fameux. Puis nous continuons, toujours secoué par la piste qui coupe des pâturages où broutent des milliers de vaches, gardées par de véritables cowboys. Cette transamazonienne, comme quelques autres, permet de coloniser de nouveaux territoires, toujours au détriment de la forêt et des dernières tribus qui l'habitent encore. En dix ans seulement, une superficie équivalente à la France aurait été rasée.
 













Entre quelques siestes, le temps s'écoule très lentement, puis nous atteignons enfin Maraba en fin de journée. Cette ville est clairement plus grande et développée, mais guère plus glorieuse. Laborieusement, je me renseigne des bus pour demain matin, puis j'égrène les hôtels autour d'une place ; plutôt un terrain vague. Je négocie une chambre pas trop chère, où je dois d'abord chasser une bonne vingtaine de moustiques avant de prendre une douche chaude. Je conclue en allant dehors pour dévorer une énorme assiette de grillades ; les brésiliens sont des ogres.


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