dimanche 10 mars 2013 - 877e jour


Afin d’éviter la mésaventure de la veille, je ne me réveille qu’à 5h. Et en sortant, j’ai la très bonne surprise de voir que le temps est clair. D’ailleurs, l’aube commence à poindre alors que je quitte à peine le village. Comme je ne suis pas en avance, j’arrête un 4x4 : je négocie durement la course, mais la voiture est bloquée par de nombreux véhicules en bas de la pente. Qu’importe, avec ces couleurs qui embrasent un tel paysage, mon sourire est aussi radieux que le ciel. Plus encore qu’hier, il y a foule à la terrasse d’observation : bien lancée, je ne m’arrête pas et continue la grimpette. Contrairement à hier, je monte jusqu’au sommet du Penanjakan à 2770 m d’altitude ; 700 m de dénivelé en 2 h à peine, c’est un bon score. Et le jeu en valait la chandelle : sous un soleil déjà éblouissant alors qu’il n’est que 7h, je contemple un panorama hallucinant. De là-haut, je domine toute la caldeira, et même au-delà : les remparts autour qui descendent jusqu’à la plaine lointaine et le village minuscule, les volcans au milieu, dont le Bromo toujours fumant, au fond le colossal Semeru, culminant à 3676 m. Je profite longuement de ce moment d’éternité, un bien joli présent pour mon 36e anniversaire. Mais j’interromps là les festivités car un long chemin m’attend ; A partir de ce moment, 8h du matin, et de cet endroit, au-dessus du légendaire Bromo, je suis de retour sur la route pour la dernière fois avant un repos salutaire, puisque je compte m’arrêter 3 semaines à Bali, ma prochaine destination. Sur l’autre versant, la vue dégagée sur la plaine, loin, très loin, est également splendide. J’amorce la descente d’un pas décidé quand une moto vient à ma rencontre. Après marchandage, le tarif est divisé par 5. On redescend d’abord par une route très pentue dans la caldeira, puis dans le sable noir, mon chauffeur s’avère un excellent pilote. Dans ma chambre, je plie machinalement mes affaires et file au carrefour pour m’enquérir d’un transport pour Probolinggo, au pied du volcan. On m’oriente vers un vieux fourgon, mais il est quasiment vide, et il faut bien deux heures pour le remplir ; ça commence mal. Cette première étape est courte, mais le véhicule se traîne dans les innombrables virages. En ville, une équipe de japonaises âgées et moi descendons alors devant une agence de voyage. Le patron propose un bus « express », ce dont je doute fortement, mais surtout direct, ce qui devrait m’éviter pas mal de palabres et d’incertitudes. C’est un peu cher (10 euros), mais j’achète. J’ai tout le temps d’avaler une assiette de nouilles sautées garnies de légumes, et vers 13h, je prends place dans un grand bus confortable, presque exclusivement rempli d’occidentaux. Avec mon allergie, j’évite tout contact en gardant ma casquette bien vissée sur ma tête. Les paysages qui défilent sont un bon résumé de Java, que je quitte ce soir. Outre des villes crasseuses ou des villages cachés par les cocotiers et les bananiers, nous parcourons des champs de céréales ou d’interminables rizières. Plus loin, sur la droite, la chaine de montagnes verdoyantes est arrosée par des nuages gris ; à gauche, un ciel lumineux accentue la teinte turquoise de la mer. Plus loin encore, on traverse une forêt de tecks ; toujours plus loin, on navigue à bord d’un ferry en contemplant le coucher du soleil. Le détroit n’est large que de 3 km, mais le bateau fait la queue pendant plus d’une heure. Et ce n’est pas fini : sur une carte, Bali parait minuscule comparée à sa voisine géante, mais elle mesure tout de même 160 km par 110, pour plus de 3,5 millions d’habitants. Ainsi, il est déjà 22h, ou plutôt 23h dans ce nouveau fuseau horaire, lorsque nous atteignons la gare routière de Denpasar, la capitale. Encore un tour dans un minibus à un prix scandaleux, encore deux ou trois hôtels affichant complets, et je jette finalement mon sac sur un lit après 15h de trajet. Après 6 longs mois à travers la moitié de l’Asie sans interruption, j’y débarque exactement le jour prévu, à quelques minutes près ; bel exploit. C'est là mon véritable cadeau d’anniversaire : Bali, les vacances, enfin.











2 commentaires:

brice a dit…

joyeux anniversaire!

Effectivement, deux ans et demi de vacances c est un beau cadeau.

d ailleurs, comment peux tu etre en vacances pendabt tes vacances?

Cara a dit…

Les images des volcans me rappelles un peu la Réunion... en beaucoup plus grand, bien sûr.
Bon anniversaire !

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