vendredi 22 mars 2013 - 889e jour



De bon matin, comme je n’ai pas l’intention d’infliger encore à Olivia de tourner dans l’invraisemblable labyrinthe de Denpasar, je la laisse dormir et je m’y colle seul. Et malgré la répétition, le jeu de piste reste ardu. Mais cette fois, je ne traîne pas dans le bureau de l’immigration : quand j’entends que le réseau ne fonctionne toujours pas, je prends instantanément la décision de mettre les voiles sans mon passeport. Après tout, c’est de leur faute, on ne pourra pas me le reprocher. Sur le retour, je rends la moto et reviens à l’hôtel avec deux ojek (taxi moto), qui nous déposent dans la foulée à la gare routière, en périphérie. Ici, je suis dans mon élément, et je jette nos sacs dans un vieux minibus au départ. Mais il est déjà midi et nous sommes les premiers passagers : en avalant une soupe sous une bâche, j’indique à ma copine qu’il va falloir s’armer de patience. Une heure plus tard, alors que personne n’est venu remplir le véhicule, le chauffeur m’offre de nous conduire, rien que nous deux ; comme le prix est honnête, je cède. C’est donc dans un bémo privé que nous battons la campagne en direction d’Ubud, une petite ville distante d’une vingtaine de kilomètres dans les terres. Elle est connue comme étant le coeur artistique de Bali, tandis que les étrangers friands d’une supposée spiritualité en ont fait une étape prisée. Notre carrosse nous laisse à l’endroit indiqué, mais l’adresse est complète. Je déchiffre alors méthodiquement le guide, mais mon choix se situe à l’opposé. Nous voilà donc partis, sac au dos et plan à la main, sur une jolie petite route champêtre, en plein soleil. Plus loin, nous bifurquons vers le centre, urbanisé soit, mais sans commune mesure avec la pagaille de la capitale. Après une courte pause durant laquelle je taquine quelques singes farceurs sous le regard inquiet d’Olivia, nous pénétrons dans une jolie petite cours pavée, agrémentée de moult arbustes à fleurs. Autour, trois ou quatre petits logements individuels, dans le plus pur style balinais, sont admirablement soignés. Ainsi, nous posons nos bagages dans une véritable maisonnette de conte de fée : des murs en briques rouge, ornés de bas-relief exquis taillés dans une roche grise, des menuiseries raffinées, et l'ensemble prolongé par une jolie terrasse couverte. Divisée par deux, la facture reste raisonnable, et ça me change nettement de mes taudis habituels. Et pour couronner le tout, nous avons le droit d’utiliser la piscine de l’établissement voisin, nichée dans un magnifique jardin tropical. Comblés par tant d’élégance exotique, nous laissons filer l’après-midi en nous délassant dans l’eau tiède.






1 commentaire:

brice a dit…

tu m etonnes que ca ne ressemble pas aux taudis habituels...ca ressemble a du 4etoiles!

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