mercredi 27 février 2013 - 866e jour

Comme je me suis bagarré avec ces satanés moustiques toutes la nuit, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, ou si peu. Alors quand je monte à bord du ferry, après une heure de taxi collectif, je n’hésite pas une seconde à payer le supplément qui m’autorise à me vautrer sur un matelas de la salle climatisée. Bercé par le roulis, je dors pendant les trois heures que dure le trajet. De l’autre côté, il faut marcher un moment pour traverser les installations portuaires, jusqu’à la gare routière où je monte dans un bus correct ; surtout, j’ai la banquette du fond pour moi tout seul. Tout va très bien jusqu’à ce qu’on approche de la tentaculaire Jakarta, vers 16h ; le trafic s’intensifie alors, nous roulons au pas. Sachant que mon hôte habite une lointaine banlieue au Sud-Ouest, je précise l’adresse au chauffeur pour ne pas avoir à entrer en ville. Il semble avoir bien compris, mais je vois défiler au loin des gratte-ciels, vraisemblablement le centre, qui laissent présager un malentendu. Je descends pourtant bien sous le panneau correspondant, mais les gens m’indiquent que la commune n’est pas la bonne. Me voilà complétement à l’opposé de ma destination, au bord d’une autoroute à la circulation chargée et entouré d’une multitude de bretelles et de ponts. Je parviens à monter dans un bus bondé qui repart dans l’autre sens, puis dans un second à une grosse intersection. Il est déjà 18h quand j’atteints la dite-commune, stoppant dans une station où s’entassent des dizaines de cars. N’étant plus très loin, j’opte pour un taxi, qui roule un moment avant d’appeler le numéro que je lui donne. J’aurai dû commencer par-là, car la demoiselle lui répond qu’elle m’attend… en plein centre-ville. Pour la troisième fois, je traverse donc à nouveau l’agglomération et ses embouteillages ; bienvenu à Jakarta. Il est déjà plus de 20h quand, dans un centre commercial luxueux, je rencontre enfin Zulfa, une jolie brune aux yeux noirs, qui a accepté de m’accueillir pour quelques jours, ainsi que la non moins jolie Kathleen, blonde aux yeux bleus, une américaine également hébergée par mon hôte. Attablé dans un bon restaurant, me voilà donc en charmante compagnie, ce qui ne m’était pas arrivé depuis trop longtemps. Zulfa, 26 ans, employée par une importante entreprise de services informatiques, fait partie de cette nouvelle classe moyenne indonésienne. C’est une jeune femme de son temps, ce qui ne l’empêche pas d’être une fervente musulmane, même si elle ne porte pas le voile. Issue d’une famille relativement aisée, elle a reçu une éducation de qualité, ce qui lui a permis de travailler deux ans à Dubaï, avant de revenir chez ses parents. Ainsi, fait extrêmement rare pour une femme de cet âge, elle a pu accomplir son pèlerinage à la Mecque. Kathleen, elle, s’est permis d’interrompre ses études pendant un an pour parcourir le monde, volant d’un continent à un autre pour explorer une région précise. Elle voyage depuis six mois déjà, seule et du haut de ses 23 ans, ce qui démontre une sacrée force de caractère. Après avoir longuement partagé nos expériences, nous rentrons finalement par le dernier train de banlieue, puis Zulfa embarque ses deux invités sur son scooter jusqu’à sa maison.




 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire