samedi 9 mars 2013 - 876e jour

Suivant les indications des locaux, je fais sonner le réveil que j’ai emprunté dès 3h du matin. En pleine nuit et à 2000 m d’altitude, il fait évidemment froid : j’ai enfilé mes gants et mon bonnet éthiopiens, mais je m’attendais à pire. Au village, nous ne sommes pas les seuls à être si matinaux : d’autres touristes, indonésiens surtout, se préparent également tandis que les villageois vendent des écharpes et des bonnets, ou proposent de monter en moto ou à cheval. Nous déclinons et entamons l’ascension armés de nos lampes et affublés de deux jeunes jakartanais pas vraiment rassurés. Après seulement une heure sur une mauvaise route en lacets, nous apprenons que nous sommes en fait tout proches du but. Il semble bien que les locaux exagèrent la difficulté pour faire tourner leurs petites affaires. Nous prenons alors notre temps en buvant un thé à l’une des nombreuses guinguettes installées sur le chemin. Comme ces fourberies, ajoutées à la présence de tout ce monde, ont tendance à m’agacer légèrement, j’invite l’équipe à monter encore en suivant un sentier très raide, afin de nous isoler un peu. Enfin seuls, nous patientons longuement en attendant l’aube. Au loin dans la plaine, on aperçoit bien le ciel rougeoyant, mais au-dessus de nos têtes et de la caldeira, les nuages persistent. Je me soulage et me joignant à Bruno, qui râle de façon très française. Il fait désormais grand jour : le ciel est bleu et nous voyons clairement le sol en contrebas, mais au milieu les volcans restent invisibles. Parfois une timide éclaircie entretient l’espoir, mais vers 8h, forcément déçus, nous abandonnons et quittons les lieux. De retour à Cemoro Lawang, pendant le petit-déjeuner, mes comparses décident de reprendre la route. J’ai été content de partager ces quelques jours avec ces deux-là, mais je suis également heureux de retrouver ma solitude, surtout dans un endroit pareil, propice à la contemplation silencieuse. Je prolonge un peu la matinée dans la salle à manger de la guesthouse, mais je suis vraiment gêné par une vilaine crise d’allergie. Je ne sais pas si elle est due au froid ou à la poussière, mais je le mieux que je puisse faire dans ces cas-là est d’aller faire une bonne sieste. Mon état n’est pas meilleur dans l’après-midi, ce qui ne m’empêche pas de sortir pour un petit décrassage, en fait une balade de deux bonnes heures. Ce village champêtre, peuplé de quelques milliers de montagnards, est vraiment joli ; et le paysage environnant, avec son relief très accidenté, encore plus. Je descends ces ruelles pentues, traverse ces champs de légumes bien ordonnés, saluent les paysans ou les enfants, avant d’aller me poser, encore, devant la caldeira pour le couche du soleil. Et puisque le ciel s’est un peu découvert, c’est décidé : cette nuit, je retente ma chance.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire