De bon matin, je salue d’abord mon épicier préféré avant de
partir en quête d’une moto. Puisque quasiment aucuns touristes ne s’arrêtent à
Denpasar, forcément, il y a peu de loueurs. Je parviens quand même à en dénicher
un, très procédurier, qui me fait remplir des papiers à l’utilité douteuse. Sur
ma monture, à l’affût du moindre uniforme, je cherche ensuite le bureau de
l’immigration. Au Sud, je constate que l’agglomération est assez étendue en
circulant sur de larges boulevards cernés de centre commerciaux presque modernes,
ou autour de vastes jardins, et plus loin devant de nombreux bâtiments publics.
Devant le bureau des visas, je fais une première fois la queue, je remplie un
formulaire, je ressors faire une photocopie, je refais la queue, je re-ressors
faire une autre photocopie, je remplie un autre formulaire, pour enfin remettre
mon passeport à l’agent en forçant un sourire. L’administration indonésienne ne
vaut guère mieux que les autres. Comme une averse tropicale s’abat soudain, les
rues se vident en un éclair. Comme d’autres, je me réfugie alors dans un
fast-food avant de repartir en quête du commissariat central. Je demande dix fois
mon chemin pour finalement trouver le poste à l’autre bout de la ville.
Bien-sûr, à 15h, le préposé aux permis a déjà vidé les lieux, mais je rencontre
un gentil gradé, la soixantaine environ. Puisqu’il a l’air de s’ennuyer, il me
questionne longuement sur mon pays ; comme souvent, la conversation tourne
surtout autour de l’argent. Je dois lui expliquer, comme à tant d’autres, qu’il
est vrai que nous gagnons beaucoup d’argent, mais que nous en dépensons aussi presque
autant. Il est effaré d’apprendre qu’un loyer peut coûter 10 millions de
roupiah (750 euros). Sachant qu’un officier de police peut s’avérer un allié
précieux, je suis très patient avec ce charmant monsieur. Il me remet
d’ailleurs sa carte de visite, avec laquelle je devrais obtenir une remise
substantielle. Sur ceux, je retourne à mes pénates pour passer une nouvelle soirée
studieuse : pour la première fois depuis très longtemps, mon journal de
bord est à jour. Et tandis que je retouche mes dernières photos, je note
qu’Olivia, dans le froid parisien, doit embarquer dans son avion.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire