vendredi 15 mars 2013 - 882e jour


Au réveil, en ouvrant ma boîte mail devant mon café, j’apprends qu’Olivia, censée arriver à midi, n’a pas pu décoller suite à un problème technique. Quoiqu’il en soit, j’estime que je suis resté en ville suffisamment longtemps et je compte bien trouver un petit nid douillet dans un coin enchanteur, tant pour elle que pour moi. Mais en attendant, je m’immisce dans le trafic pour retourner au commissariat. Autant à pied, mon sens de l’orientation est infaillible, autant là, derrière mon guidon, j’ai toute les peines à comprendre le plan de circulation, sachant que la plupart des rues sont en sens unique et obligent à faire de grands détours. Je retrouve mon gentil officier, qui remplit à ma place le questionnaire du code de la route, et je récupère au guichet mon permis balinais, qui me coûte tout de même trois billets de 100 000 (23 euros) ; le prix de la tranquillité. A midi passé, je plie mes affaires avant de prendre le déjeuner en face de l’hôtel. Au moment d’en partir, le ciel s’obscurcit soudain et un violent orage éclate. Je patiente donc en m’installant sur le patio, et dans la bibliothèque, je dégotte un livre de Jack Kerouak, le pape des voyageurs. « Le vagabond solitaire », texte original en anglais traduit en français : ce vieux bouquin n’attendait que moi. Je note d’ailleurs quelques similitudes entre le parcours de ce bourlingueur tourmenté et le mien, un demi-siècle plus tard. Néanmoins, je commence à m’impatienter : à la première éclaircie, j’enfourche ma monture et je file vers le Sud. Mais la pluie reprend de plus belle, m’obligeant à m’abriter à plusieurs reprises, comme tant d’autres, sous les porches des boutiques. Dans ces conditions, la route n’en finit pas, si bien que je termine le trajet de nuit, sous une pluie battante. Après une petite route escarpée et un chemin tortueux, trempé jusqu’aux os, j’atteints enfin une modeste pension perchée en haut d’une falaise : dans l’obscurité, je devine une vue monumentale face à l’océan. Le petit-déjeuner sur la terrasse promet d’être sublime.

1 commentaire:

Cara a dit…

Pour les livres de voyageurs, je te recommande aussi Nicolas Bouvier. Pas (juste) parce qu'il est (était) suisse, mais parce que ses livres sont passionnants !

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