samedi 2 mars 2013 - 869e jour


Fatigués par les trop courtes nuits précédentes, moi et mes copines nous levons assez tard pour ne décoller qu’en fin de matinée. A propos du programme, je n’impose rien mais les filles sont d’accord pour me laisser diriger la manoeuvre : dans la continuité de mes pérégrinations d’avant-hier, je les emmène pour un « city-safari » dont j’ai le secret. Ainsi, nous débarquons juste au Sud de la vieille ville, dans Glodock, le quartier des chinois. Comme ailleurs, ils détiennent certaines des plus grosses affaires du pays, mais aussi de nombreux petits commerces. Dans les rues, les bâtiments sont vraiment défraîchis et les gens n’ont visiblement pas la vie facile, mais on est loin de la misère calamiteuse de Kota. Zulfa, qui ne vient jamais par ici, n’est pas habituée à marcher : comme elle traîne un peu, je m’applique à avancer lentement. Ca ne pose par contre aucun problème à Kathleen qui suit sans dire grand-chose. Nous évoluons à travers une longue ruelle où se déploient les étals du marché Petak Sembilan, jusqu’au joli temple Jin de Yuan, enfumé par l’encens. Nous continuons ensuite la balade vers le Sud en slalomant dans des secteurs résidentiels inégaux, presque au calme, en évitant soigneusement l’air irrespirable des boulevards. Zulfa, qui a pris le rythme, est désormais inarrêtable. Après une pause pour déguster une noix de coco sur le trottoir et une autre dans un fast-food, nous atteignons Merdeka Square, très vaste place pavée et agrémentée de jardins, au milieu de laquelle trône un grand monument : un genre d’obélisque surmonté d’une grosse flamme soi-disant en or massif. Non loin de là, nous nous rendons à la grande mosquée Istiqlal, un cube blanc massif coiffé d’un dôme. Pendant que notre hôte part faire sa prière, fort de mes expériences dans une dizaine de pays musulmans, je précise à Kathleen les rudiments du Coran pendant que nous assistons à la cérémonie. Dans l’immense salle, avec ses piliers métalliques et sa coupole bleue, l’appel du muezzin diffuse une atmosphère troublante. En sortant, alors que la nuit est tombée, nous entrons cette fois dans la cathédrale catholique où nous assistons à la messe. L’édifice contemporain, de style gothique, est plutôt réussi. Au son des chants paradoxalement très inhabituels pour moi, c’est maintenant Kathleen qui récite sa prière. Pendant ce temps, j’explique à Zulfa, toujours curieuse, le chemin de croix exposé sous les voûtes. Comme mes charmantes amies, la blonde et la brune, sont d’accord pour marcher encore, nous prolongeons la promenade sur l’avenue principale où les gratte-ciel sont de plus en plus nombreux, jusqu’à atteindre le cœur du centre moderne. Pour conclure la visite ma dernière mégapole asiatique, nous flânons encore dans un temple, dédié celui-là à la religion du shopping : le plus grand et le plus luxueux centre commercial de la cité. Du dénuement des bidonvilles à l’opulence de ce building, deux mondes contraires cohabitent à quelques kilomètres l’un de l’autre.



 
 
 

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