dimanche 24 février 2013 - 863e jour

Plié en quatre sur mes deux sièges, j’ouvre les yeux aux premières lueurs de l’aube, sachant que l’arrivée à Bandarlampung était prévue à 5h. En guettant les gares successives, je regarde longuement le paysage défiler, loin du bitume pour une fois. La nature reste toutefois sous contrôle : outre l’inévitable palmier à huile, on cultive l’hévéa, le cotonnier, le riz ou encore le tabac, tandis que de temps à autre apparaît un hameau orangé, avec ces maisonnettes de briques et de tuiles. Le train stoppe enfin vers 9h : c’est le terminus. Dehors, on se rue sur moi pour me conduire, mais je décline : il me faut d’abord un petit-déjeuner. Je trouve une guinguette à l’écart le temps que tout ce petit monde se disperse, puis j’avance à pied. Mon épreuve n’est pas tout à fait terminée : je monte dans un de ces tout petits minibus dont les basses font trembler les vitres, puis un second qui me laisse à la sortie de la ville. Je réserve une place dans un monospace récent, puis j’attends qu’il se remplisse. En roulant, je constate que j’ai atteints le Sud de Sumatra, là où les marais de la côte Est, que je longe depuis une semaine, rejoignent l’Ouest montagneux. Autour d’une vaste baie sont installées d’impressionnantes installations portuaires, des cuves géantes et de grosses usines. Plus loin, nous battons à nouveau la campagne, agrémentée d’un relief accidenté et d’innombrables cocotiers. Une course en ojek plus tard, je pose enfin mon sac dans ma nouvelle chambre, après plus de 27h de voyage. Me voici à Kalianda, un bourg assez charmant, et surtout paisible. Je déjeune en vitesse une assiette de riz et je file en direction de la mer. J’aboutis au port de pêche, doublé d’un marché aux poissons. Comme toujours, les gens sont accueillants, on me paye même un café. J’observe un moment les gens au travail, les bateaux et ce qui était jadis le village, mais l’endroit n’est pas propice à la baignade. Je me rends donc à l’opposé, à la sortie de la cité avant de trouver une longue plage. Elle est un peu sale, le sable est gris, mais il y a trop longtemps que je n’ai pas barboté dans les vagues ; ma longue baignade me fait un bien fou. Ainsi, je retrouve avec grand plaisir l’océan Indien que je n’ai pas vu depuis Goa ; un bail, et une trotte. Le soir, je discute avec le patron de l’hôtel : j’obtiens une réduction substantielle pour ma sortie en mer de demain. Elle me coûte quand même 700 000 roupiah, soit 55 euros, mais j’estime l’avoir bien méritée.




 

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