jeudi 21 février 2013 - 860e jour

Après avoir fait courir des pixels une bonne partie de la nuit, je m’offre une grasse matinée pour ne sortir que vers 11h. Après avoir déjeuné au bord de ce boulevard infernal, j’arrête un ojek, une mototaxi, pour retourner à la banque. Et comme à Kuala Lumpur, j’en ressors bredouille puisque je n’ai pas le code ; j’espère régler ça demain, je ne suis plus à ça près. Je monte alors dans l’un de ces drôles de minibus, et à la sortie de la ville, je négocie avec un autre ojek qu’il m’emmène vers un complexe de temples hindous du Xe siècle, à 25 km. Hors de la ville, la plupart des habitations me rappellent les maisons traditionnelles d’Indochine, en bois, perchées sur pilotis et couvertes de tuiles, mais les conditions déjà modestes deviennent pénibles du fait des inondations. Le plancher des maisons les moins hautes est submergé et les habitants des autres, plus chanceux, ont bricolé des passerelles de planches pour rentrer chez eux. Par endroit, les eaux recouvrent la campagne sur des kilomètres ; les cultures sont fichues. Plus loin, inévitablement, la route est coupée, il faut faire demi-tour ; décidément, tout est contre moi. Quand je ne suis pas sur la route, j’ai l’heureuse habitude de faire ou de voir quelque chose d’exceptionnel quasiment chaque jour. Mais depuis mon arrivée en Indonésie voilà une semaine, je ne suis resté dans une magnifique réserve naturelle qu’une seule journée ; les autres, je les ai passées dans des villes sans grand intérêt. Je savais que mes préparatifs sur ce grand pays étaient légers, ce à quoi s’ajoutent plusieurs problèmes, à Sumatra au moins : très peu de gens parlent anglais, les infrastructures sont déplorables, et l’accueil des touristes est inexistant. Moi qui me plaignais presque que mon voyage en Asie manquait de difficulté, me voilà servi. Néanmoins, je n’ai plus la force de me battre contre les éléments, et j’accepte la situation : traverser cette grande île sans rien en voir, ou si peu. Je me satisfais de faire connaissance avec son peuple amical et haut en couleur. D’ailleurs, le jeune Imam veut sa revanche : nous ne nous comprenons pas, mais le foot est un langage universel : au fil des parties, le lien se crée.




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