mercredi 20 février 2013 - 859e jour


Vu ma difficile journée d’hier, je n’ai aucune intention de courir aujourd’hui. Au réveil, Je sors juste pour acheter une brioche, puis je me fais servir un café dans ma chambre. Vers 13h enfin, je me bouge : j’arrête l’un de ces désormais traditionnels ojek, les mototaxis. Lui aussi fait mine de comprendre, mais il ne me dépose pas non plus à l’hôtel indiqué. Pas grave : celui-ci est vieillot mais chaleureux, et loin du centre, l’endroit est paisible. Au salon, je reste un moment sur internet, notamment pour publier mes aventures, tandis que deux gars, que je devine être les fils de la patronne, me font de longs discours en indonésien. En ressortant, j’indique à un nouveau chauffeur l’adresse de la banque où je dois retirer l’argent que m’a envoyé ma mère. Celui-ci tourne en rond, demande plusieurs fois son chemin, si bien qu’à l’arrivée les portes sont déjà closes ; je le note, demain, je viendrais plus tôt. En espérant enfin trouver des informations que je comprenne, j’arrête alors une nouvelle moto pour aller à l’office du tourisme. Comme lui non plus ne connait pas l’adresse, nous cherchons un moment, puis une fois dans la bonne rue, je préfère continuer seul. C’est là que deux livreurs d’eau stoppent leur camion devant moi : l’un deux baragouine un peu d’anglais et m’offre son aide. Nous parcourons plusieurs fois la rue mais sans réussir à trouver le bâtiment. Ils me déposent donc très gentiment dans le centre, où je visite l’hôtel mentionné dans mon programme : là aussi, impossible de se faire comprendre, et je constate sur une carte au mur que ce fameux peuple de la forêt que je souhaite rencontrer habite bien trop loin d’ici. Tant pis, je me contente d’explorer le centre-ville : ses rues sales et encombrées, ses bâtiments vétustes, son marché chaotique, et tous ces gens qui me fixent avec des yeux ronds ou qui ricanent à mon passage. Visiblement, les étrangers sont peu fréquents dans le coin, et d’ailleurs je n’ai pas croisé un seul occidental depuis que j’ai débarqué dans le pays. Plus loin, en voyant des gens patauger dans l’eau, je me souviens que Jakarta, la capitale, subit de graves inondations depuis des semaines. D’ailleurs, j’ai bien remarqué que toutes les rivières étaient grosses. Ici, elle est même sortie de son lit et certaines pauvres bicoques en bois baignent dans l’eau, qui se mêle au détritus. Je continue la balade pendant deux ou trois heures, en parcourant notamment cette longue avenue, bruyante et polluée, qui me ramène à l’hôtel. Dans la soirée, l’un des gars avec qui j’ai sympathisé ce matin me demande si je sais jouer à la Playstation, au foot qui plus est. Après avoir reçu quelques bonnes raclées, il donne la manette à un autre, plus jeune : lui est bien meilleur et le duel s’éternise jusqu’au milieu de la nuit.




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