vendredi 22 février 2013 - 861e jour

Désormais comme chez moi, je commence par me faire moi-même un café à la cuisine, et pour la troisième fois, je retourne à la banque ; cette fois c’est la bonne, j’en ressors millionnaire. Je me promène ensuite dans le centre : tous les regards sont sur moi, beaucoup me saluent ou m’interpellent. Bien sûr, c’est parfois un peu pesant, mais ce qui est banal pour moi ne l’est pas pour eux, et puis ils sont gentils et respectueux, me servant du « mister » à chaque fois. Je m’efforce donc de rendre la politesse en souriant à chacun, et en approuvant avec des « ya, ya », même sans rien comprendre. Pour déjeuner, je m’arrête dans un genre de cantine de rue : à l’ombre d’un préau, une dizaine de stands proposent les classiques : riz ou nouilles sautés agrémentés de quelques légumes, et au choix, un oeuf, du poulet ou des crevettes. Je préfère boire un jus de canne frais plutôt qu’un thé ou un café, trop sucrés, avant de conclure par un milkshake aux fruits. Le menu complet revient à 40 000 roupiah, 3 euros environ. A part ça, j’ai bien repéré un musée, mais sur place je constate qu’il est fermé depuis un bon moment. Il ne me reste plus qu’à m’assoir dans un coin et observer la rue. Les femmes voilées sont légèrement minoritaires, tandis que les hommes portant le calot musulman sont assez rares ; les écoliers portent l’uniforme et parfois, les vieux sont vêtus à l’ancienne, un tissu bariolé noué autour de la taille ; et il y a cette petite fille, dix ans peut-être, le regard grave, qui vend les journaux à un carrefour. C’est assez, je rentre me réfugier dans ma chambre tout l’après-midi, en solitaire. Le soir, Imam tient à m’inviter au restaurant. La communication n’est pas évidente, mais nous nous entendons bien ; il me donne une leçon importante, apprendre à compter. Il m’emmène ensuite en tournée avec ses copains, tous en moto. Au bord de la rivière, où on a sorti les salons de jardin et la sono, nous buvons un thé glacé en grignotant du maïs grillé. Puis nous prenons l’air sur le pont, où plusieurs petits groupes se rassemblent. Enfin, nous allons sur cette belle avenue, surement la seule de  Jambi, bordée d’élégants bâtiments officiels : la nuit, elle se transforme en circuit où se déroulent des courses de mobylettes trafiquées en dragster. Mais ne trainons pas trop : demain, une très longue route m’attend.




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