mardi 5 février 2013 - 844e jour



Confiant, je quitte l’hôtel de bonne heure, sac au dos et près à partir. Le métro aérien s’arrête dans cette gigantesque gare centrale, suspendu à 10m au-dessus de la foule et des boutiques. De là, j’ère un bon moment au milieu d’une grappe de gratte-ciel avant d’entrer dans un premier bureau de poste. Je fais patiemment la queue pour m’entendre dire que je ne suis pas au bon endroit. J’entre alors dans un second, tout petit : au bureau réservé aux envois internationaux, je suis reçu par une malaise voilée, au yeux clairs et à la beauté troublante. Elle me répond sur un ton glacial qu’elle a besoin de la référence du courrier. Je ressors cinq minutes pour me calmer et repars à l’assaut en usant de la plus grande politesse. Finalement compréhensive, elle envoie son assistant chercher la lettre, en vain. Cette fois, je suis bel et bien coincé, mon argent liquide presque épuisé, mais je parviens me raisonner. La situation n’est pas si grave : je suis encore dans les temps par rapport à mon planning, mes parents sont toujours là en cas d’urgence, et même si je serais mieux à la plage, la capitale reste agréable. Elle manque un peu de caractère à mon goût, mais objectivement, Kuala Lumpur est une vraiment belle ville. C’est d’abord grâce à l’heureux mélange de sa population, qui s’adapte avec aisance au climat équatorial et au mouvement perpétuel, dans le calme, tout en perpétuant trois cultures distinctes. Celles chinoise et indienne sont héritées des générations immigrées depuis des siècles ; tandis que la culture malaise indigène, plus ancienne encore, s’impose comme le socle (pas le sloque, le socle). Et l’ensemble évolue dans un environnement sous contrôle, propre, organisé et résolument moderne. Pour la grande majorité, la vie semble aisée et agréable. Dans l’après-midi, je pars au hasard explorer une banlieue. En glissant au milieu de l’agglomération, j’observe le contraste des immeubles rectilignes, immobiles, et la fluidité des voies de circulation, dont les courbes se rejoignent et se chevauchent sans heurt. Je choisis un arrêt sous le prétexte que je reconnais le mot « taman », jardin. Au loin sur les collines, s’étalent des quartiers résidentiels de belles maisons ; et plus près, des barres d’immeubles entourent de grands buildings abritant des bureaux et des centres commerciaux. Je flâne longuement autour d’un lac, dans ce parc extrêmement calme, où j’espionne discrètement quelques habitants. Plus tard dans la soirée, j’interromps mes travaux pour aller me détendre dans un bar reggae. Devant une bonne pizza, au son des basses bien grasses, j’essaie de suivre simultanément sur les télés du foot, du basket et de la boxe.





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