dimanche 14 avril 2013 - 912e jour


Comme prévu, Dayon dos Santos frappe à ma porte dès 7h. Il est si réservé que je dois insister pour qu’il rentre dans la salle à manger de l’hôtel, où on lui sert aimablement le même petit-déjeuner qu’à moi. Malheureusement, le soleil n’est pas au rendez-vous : nous renonçons donc à escalader le mont Ineri. Guidés par un gamin, nous allons néanmoins crapahuter sur ces flancs, juste sous le plafond nuageux, pour profiter du panorama. Puis à moto, Dayon me conduit à son village, Langa, peuplé d’une centaine de Ngada. Ici, la modernisation, toute relative, est à l’oeuvre. Il est construit sur le même modèle que ceux visités la veille, avec une très vaste place, où sont disposé les traditionnels ngadhu et bhaga. Les maisons sont également alignées de part et d’autre, mais si l’architecture est scrupuleusement respectée, les matériaux évoluent : la brique et le béton remplacent le bois, et sur les toits, on a troqué la chaume contre la tôle. Chez lui, je constate qu’on a conservé l’ancienne façade de bois sculpté, désormais à l’intérieur de la maison. Mon jeune ami me présente sa tante et sa mère, et tandis que ces dames nous préparent le déjeuner, je rencontre ces 5 frères, qui rentrent un à un. Pendant que nous mangeons du riz et des œufs accompagnés d’arak, l’ainé, professeur d’anglais, m’explique que leur grand-père portugais est venu à Florès pour faire la guerre et qu’il n’est jamais reparti. Je comprends aisément qu’il ait pu être séduit par cet endroit. Puis Dayon me ramène jusqu’à ma chambre où il m’offre un magnifique ikat, cette étoffe typique de la région. Je suis pris de court, n’ayant même paas le temps de lui remettre un billet pour le remercier, au moins pour l’essence. Manquant de sommeil, je m’octroie ensuite une longue sieste, avant de sortir pour une courte balade dans le bourg de Bajawa, quelques milliers d’habitants. A part leur gentillesse habituelle, rien de particulier n’attire mon attention ; je retourne donc à mes travaux. Le soir, je fais connaissance avec mon voisin de chambrée, un québécois aimable, comme tous ses compatriotes : lui aussi apprécie l’arak, que nous sirotons gaiement dans la fraîcheur de la nuit en partageant nos expériences de voyageurs au long cours.


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