mardi 23 avril 2013 - 921e jour


Ce matin, Yutmen effectue un travail de programmation avec son jeune cousin. Quant à moi, installé sur la terrasse, mes leçons portent sur l’histoire et la rédaction, sans oublier une séance d’éducation physique. Pendant le déjeuner, alors que j’ai abandonné mes cours d’indonésien sachant que je vais devoir me mettre au portugais dans deux jours, mon ami continue d’apprendre promptement le français. Puis dans l’après-midi, il tient à me conduire sur la colline qui domine la ville. Nous traversons donc une nouvelle fois Kupang et une fois sur place, je ne peux pas m’empêcher de traîner mon camarade dans les hautes herbes jusqu’à l’ultime point culminant. Et pour être bien certains d’être au sommet, nous allons jusqu’à grimper dans un arbre ; de notre perchoir, nous apprécions une vue époustouflante. Et étant donné la chaleur, nous filons dans la foulée à la plage. A quelques kilomètres seulement, nous stoppons à Lasiana beach. C’est dans cet endroit superbe, étonnement préservé, que les habitants viennent se détendre le week-end ; aujourd’hui, il est désert. Yutmen me présente alors l’heureux propriétaire du seul bar à l’horizon, idéalement placé en retrait de l’interminable rivage, à l’ombre des nombreux cocotiers et rôniers. Dans cette grande cabane typiquement tropicale, je m’excuse auprès d’Ody, la quarantaine, à qui j’avais également demandé l’hospitalité ; mais l’homme est charmant et ne me tient pas rigueur d’avoir répondu en premier lieu à son jeune ami, plus rapide sur le coup. Apprenant que je suis menuisier, il me charge d’inspecter ses travaux d’agrandissement, et en respirant l’odeur du bois coupé, je me souviens qu’il va très bientôt me falloir me remettre à l’ouvrage. Mais d’ici là, Yutmen et moi allons batifoler dans l’eau tiède, avant de longuement marcher sur le sable en profitant de la fin du jour. De retour à la maison, la famille se retrouve au grand complet pour le diner : les deux ainés de mon hôte, qui est le petit dernier, viennent s’ajouter à leurs trois cadets qui habitent toujours le cocon familial, que l’on ne quitte normalement qu’après le mariage. Ainsi, la fratrie est au complet : le plus vieux est pasteur, le second est enseignant, tandis que les suivants, que je connais déjà, sont commercial et consultant financier. Au menu, le goût extrêmement aigre des feuilles de papayes fait débat, mais je préfère rester diplomatiquement neutre. Et plus tard au dehors, dans la douceur de la nuit, j’observe avec amusement les cinq frères se chamailler, comme j’aime tant le faire avec le mien.













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