lundi 15 avril 2013 - 913e jour


Comme hier, Dayon, qui a tenu à m’accompagner à la gare routière, vient me réveiller à la première heure. Malgré les difficultés pour se comprendre, je discute un bon moment avec ce garçon adorable, en attendant que mon bus se remplisse. Cette fois, pas de confortable voiture privée : j’embarque avec une population haute en couleur dans un vieux bémo. Pendant de longues heures, rudement secoué à travers les montagnes ou le long des côtes, je contemple le paysage toujours aussi splendide. Après mille virages, il est déjà midi lorsque nous stoppons pour déjeuner à Ende, un port important à l’échelle de Florès. C’est là que je reviendrai dans trois jours pour prendre le ferry à destination de l’île de Timor, la dernière de cet interminable pays en ce qui me concerne. Mais d’ici-là, avec en ligne de mire le fameux volcan Kelimutu, j’atteints Moni en milieu d’après-midi, après tout de même 7 ou 8 h de route. Il est encore tôt et j’ai des fourmis dans les jambes. Je laisse donc mon sac dans un bungalow rustique et pars explorer les environs. Je descends d’abord dans une profonde vallée creusée par une rivière, où j’admire un moment une belle cascade ; puis en remontant sur les hauteurs, je vadrouille au milieu des champs, très variés, avant de revenir vers le village. A Moni, habité par environ 2000 paysans, les maisons toujours rudimentaires présentent un joli patchwork de matériaux. Sous les toits de tôles rouillées, les murs sont tantôt en dur, tantôt en bois, ou encore en végétaux joliment tressés. Parmi les habitants très accueillants, je remarque la présence de nombreux chiens, dont on m’apprend que les vieux les mangent parfois. Au centre trône la dernière construction traditionnelle, une grande bâtisse au toit de chaume pointu, servant de salle de réunion ; je note d’évidentes similitudes avec la case à palabre d’Afrique de l’Ouest. Je discute un moment avec un vieil homme, je joue un peu au ballon avec des enfants, et en retournant chez moi, j’entre dans un bâtiment désaffecté, reconverti en salle de billard. Au milieu d’une douzaine de jeunes gens, je joue quelques parties pour du beurre avant d’accepter de miser un billet selon les règles locales : ils utilisent ici des cartes qui indiquent les boules à empocher. Je ne suis pas loin de l’emporter, mais je conclue par une erreur fatale. Je rate donc le jackpot de 40 000 roupiah (3 euros).



1 commentaire:

brice a dit…

on a l impression que tu connais ces gens depuis des annees. tout ca a l air tes sympathique, loin de la solitude.

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