samedi 6 avril 2013 - 904e jour


Pendant que je me réveille, Surit a la bonne idée d’aller acheter du café, que nous buvons ensuite dans la cour de cette modeste résidence d’étudiants qui s’activent. Il m’emmène alors à travers la ville jusqu’à la gare routière. Mon jeune ami est adorable, mais il a des progrès à faire en matière de négociation : comme il parle pour moi, je me sens obligé d’accepter un tarif qui me semble excessif, sans être vraiment sûr de la destination. Je pars donc dans un grand car décent à travers l’île de Lombok, large d’environ 80 km. Elle n’est pas encore atteinte par le tourisme de masse, mais reste densément peuplée avec ses 2,5 millions d’habitants, dont les trois quarts font partie de l’ethnie Sasak, comme Surit. J’atteints Labuhan Lombok, sur la côte Est, en fin de matinée, d’où je monte à bord du ferry tout en restant dans le bus : la traversée était donc incluse. Comme chaque fois sur les ferrys, je prends plaisir à naviguer sur le détroit d’Alas. D’abord, ça me change de la route ; c’est aussi bien plus confortable, et surtout on peut circuler librement en profitant de la sérénité de l’océan, parfois suspendue par l’apparition lointaine d’un volcan isolé. Toujours dans le bus, rempli d’indonésiens et d’une poignée de boulé (étrangers), je débarque sur Sumbawa. Cette île aux contours extrêmement découpés et au relief évidemment tourmenté, est trois fois plus vaste que la précédente, plus de 250 km d’Ouest en Est, mais pourtant deux fois moins peuplé. Sur cette superbe terre sauvage, il y aurait matière à se terrer dans un coin perdu pendant des semaines, mais là n’est pas l’objectif. En sachant que sur la route qui la traverse, la ligne droite n’existe pas, nous roulons toute la matinée à un rythme très convenable, grâce à un asphalte de bonne qualité. A la pause, je constate que le déjeuner aussi est inclus, puis je passe l’après-midi dans une douce léthargie, bercé par les courbes incessantes le long des côtes escarpées ; il s’écoule parfois des heures sans que je n’aperçoive le moindre village. Parfois, je passe le temps en échangeant quelques amabilités avec mon voisin suisse, guère plus loquace que moi. Nous atteignons finalement le gros bourg de Sapé, sur la côte Ouest, vers 22h : 14h de voyage, voilà ce que j’appelle une journée efficace. En fin de compte, vu la distance, mon billet n’était pas si cher, mais traverser cette belle île d’un trait n’était pas de tout repos : je prends une chambre rudimentaire à deux pas, dine sommairement à une guinguette de la gare routière, et ne fait pas de vieux os : le premier bus pour le port démarre dès 6h.







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