Pour la remercier de m’avoir rendu visite si loin de chez
elle, je tiens à offrir à ma boulé (étranger en indonésien) un présent dont
elle se souviendra longtemps : pas moins que son baptême de plongée
sous-marine. Et bien entendu, le cadeau vaut aussi pour moi. Pour notre dernier
jour au bord de la mer, nous allons descendre sur un site reconnu des amateurs
du monde entier. Pendant la 2e guerre mondiale, un cargo torpillé, le USS
Liberty, est venu s’échouer sur la plage, puis des années plus tard, il a basculé
sous l’eau lors d’un tremblement de terre. En outre, les faunes aquatiques de
l’océan Indien et du Pacifique se mêlant dans le profond détroit de Lombok, ce
sont des centaines d’espèces de poissons ainsi qu’une multitude de coraux qui
colonisent la grosse épave. Avant d’enfiler le lourd attirail, c’est un
moniteur anglais, logiquement flegmatique, qui nous énonce soigneusement les
consignes que je traduis dans la foulée. Puis nous glissons dans l’eau cristalline
pour une première séance d’adaptation, autour de la partie supérieure du navire
gisant à quelques mètres de la surface. Il faut d’abord accepter de pouvoir respirer
sous l’eau, dominer les gênes occasionnées par la pression, et apprendre à
trouver le juste équilibre entre le gonflage du gilet et celui de ses poumons,
qui apporte la stabilité. Tout ça fait beaucoup d’éléments à assimiler pour ma
débutante anxieuse, et quant à moi, pour ma deuxième fois après le lagon de
Mayotte, je manœuvre déjà avec aisance, tel un vieil habitué. Lors de la
session suivante, nous plongeons plus profondément. Et puisque notre guide
escorte mademoiselle, je bénéficie d’une grande liberté ; en virevoltant
autour d’eux, mon seul soucis et de contenir mon excitation pour économiser
l’oxygène. Pendant que nous descendons le long du vaisseau, l’aiguille du manomètre
indique 10, 20, et même 30 m de profondeur. Nous passons alors à l’intérieur de
cette hallucinante cathédrale de métal, dont la carcasse est intégralement
recouverte de coraux de toutes sortes, énormes ou minuscules, aux teintes inconnues
et aux formes d’une délicatesse inouïe. Et tout autour, la quantité et la
diversité de poissons sont tout autant prodigieuses : scorpions, perroquets
ou clowns, curieux ou craintifs, ils arborent des associations de couleurs éblouissantes.
Nous avons même la chance de saluer une grosse tortue par les hublots d’une
cabine. Sur le plancher des vaches, l’impression de subir à nouveau la
pesanteur est presque étrange, tant évoluer dans ce monde fabuleux m’a semblé très
naturel. Les yeux d’Olivia brillent, elle aussi est aux anges. Pendant
l’après-midi, nous nous remettons tranquillement de nos émotions sur la
terrasse et dans la soirée, nous fêtons l’événement en sirotant de savoureux
cocktails avant de diner ; du poisson bien sûr.
NB : évidemment, les photos ne sont pas les miennes, mais évidemment, elles sont prises sur le site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire