mardi 16 avril 2013 - 914e jour


Pour ma prometteuse excursion du jour, à savoir la découverte du fameux volcan Kelimutu et ses non moins célèbres lacs de cratères, je ne suis pas particulièrement pressé. Mais je suis néanmoins réveillé dès 6 h par les éclats de voix des patrons, un vieux couple qui ne cesse de se chamailler. Ces temps-ci, je pratique plus souvent la natation, mais aujourd’hui, je retourne donc à mon sport favori : la marche à pied. L’aller-retour me semblant un effort trop ardu, je monte en ojek jusqu’à l’entrée du parc national. Rapidement, je quitte le chemin balisé pour gravir la pente rocheuse pendant un petit quart d’heure, quand soudain, je découvre un spectacle prodigieux. Me voilà tout au bord d’un rempart vertigineux qui entoure deux immenses cratères accolés, et donc remplis d’eau. Le premier lac, juste sous mes pieds, arbore une étonnante teinte brun-rouge et l’autre une couleur qui n’est même pas censé exister, disons vert turquoise. Subjugué par ce panorama unique, j’entreprends de faire le tour des remparts ; même si mon regard est aimanté, je regarde consciencieusement où je mets les pieds, car rien n’arrêtera la chute jusqu’à ce liquide suspect. Arrivé pile entre les deux, je grignote un en-cas devant ce miracle de la nature, qui s’explique par la présence de métaux. Il me faut près de deux heures pour atteindre une espèce de monument marquant le point culminant, à l’opposé ; d’ici, on voit aussi le troisième lac, si sombre qu’on peine à distinguer une pointe de vert. Et surtout, assise à humer l’air frais, j’ai l’heureuse surprise de retrouver cette charmante espagnole croisée quelques jours plus tôt. Elle aussi a prévu de marcher pour le retour et la question de partir ensemble ne se pose même pas. Je suggère de couper par cette magnifique forêt d’altitude embrumée, mais sans le moindre sentier à suivre, ma camarade n’est pas rassurée ; je consens donc à revenir sur le bitume. En bavardant, elle m’apprend avoir beaucoup voyagé elle aussi, en Afrique notamment, ce qui est plutôt rare. En cheminant par monts et par vaux, nous partageons notre passion du continent noir. Nous avons aussi en commun la volonté d’aller vers les autochtones, ce qui nous vaut, dans un joli petit village, de partager le maigre repas d’une gentille paysanne. Dans la soirée, alors que chacun à regagner ces pénates depuis longtemps, un jeune homme avisé qui tente de lancer son restaurant, vient vanter les talents de sa femme derrière les fourneaux ; le menu, bien que relativement onéreux, est alléchant. J’y vois un signe, en fait l’argument parfait pour inviter ma charmante ibère à diner. Cette fille est vraiment une belle rencontre : en plus d’être ravissante, ses réflexions sont clairvoyantes. Alors que nous philosophons sur les raisons qui nous poussent à voyager, elle me met face à mes contradictions ; avec elle, j’avance d’un pas supplémentaire dans ma quête de sens.






4 commentaires:

Anonyme a dit…

superbes photos de volcans !
Avant dernière ile Indonésienne, pas de Papouasie alors ?
Bonne route
Albin

Z a dit…

wuaaa Jeromee..u make it to Kelimutu!! really jealous of u ;D r u still in Indonesia?

brice a dit…

vu les couleurs hallucinantes des deux lacs du meme volcan, je dirais que la contracdiction est naturelle, elle apparait juste tres exacerbee a certaines occasions ou chez certains individus. ca me rappelle que nos conversations justement contradictoires et O combien animees me manque beaucoup.

Jérome a dit…

Non Albin, pas de Papouasie. La prochaine fois...
Je t'écris bientot.

Yes Zulfi, I'm still in your country for few days. Hey, how was Sulawesi ? So am I, I'm jealous of you miss !
I'll write you soon.

T'as bien raison frangin, et tu sais quoi ? Je suis pas d'accord !
Bises aux filles.

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