dimanche 7 avril 2013 - 905e jour



Il fait encore nuit quand je grimpe dans un minibus bondé. Via une route en lacet, nous escaladons une grosse arête rocheuse, et sur l’autre versant, le jour se lève sur une jolie crique en contrebas, où est niché le modeste port. Après une attente bienvenue pour avaler le petit-déjeuner, nous embarquons vers 9h pour voguer sur le large détroit de Sapé. Pendant la traversée, je continue de bavarder de temps à autres avec mon collègue suisse, j’écris un peu, et surtout j’erre longuement sur le pont à contempler le spectacle. A mi-chemin, le grand bleu se crible d’îlots minuscules ou de grandes terres au relief doux et seulement couvertes d’herbe, la sécheresse étant criante dès lors qu’il n’y a pas de montagne pour arrêter les nuages. Après 6 ou 7 h, et surtout trois jours de voyage depuis Denpasar, le navire approche de la mythique Florès, que  je compte explorer pendant une semaine environ. Labuan Bajo est l’un des ports les plus importants de l’ile, mais il n’est pourtant qu’un gros village. Tout bon marin rêve de faire escale dans cette somptueuse crique du bout du monde, et d’ailleurs, outre les classiques chalutiers et caboteurs, mouillent quelques superbes voiliers de plaisance. A terre, je constate que la demande touristique explose : la moitié de l’unique rue est occupée par des boutiques de plongée ou des hôtels, et d’autres sont en cours de construction. Les prix indiqués par mon programme, qui datent de moins d’un an, ont souvent triplés. J’égrène donc plusieurs établissements trop onéreux avant de jeter mon sac dans une chambre sombre et humide. Et sans attendre, je file sur cette plage à l’écart, repérée depuis le pont du ferry. Après quelques brasses dans l’eau chaude devant le coucher du soleil, des jeunes gens installés sous un kiosque me souhaitent la bienvenue en m’offrant 3 ou 4 verres d’un puissant tord-boyaux. Dans l’obscurité, je retourne en ville d’un pas hésitant, mais d’humeur radieuse.




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