vendredi 29 mars 2013 - 896e jour









Après avoir lentement émergé de notre nid douillet, nous enfilons à nouveau notre tenue d’homme-grenouille pour plonger dans l’eau tiède. Puisqu’Olivia s’est bien débrouillée hier pour une première et qu’elle affiche un tel enthousiasme, je lui explique que nous allons nager jusqu’au cap rocheux à l’autre bout de la baie. En glissant le long de la rive, malgré la faible profondeur, nous admirons une faune aquatique séduisante. Beaucoup de coraux sont cassés, mais nous planons tout de même au-dessus de belles patates aux coloris et aux formes variés. Les innombrables poissons ne sont pas en reste : gros ou petits, en banc ou solitaire, ils arborent de superbes couleurs chatoyantes. Alors que je descends parfois en apnée pour apprécier le spectacle de plus près, Olivia, à la surface, s’extasie devant de larges étoiles de mers bleu vif. Plus loin, là où les bateaux ne passent pas, les coraux deviennent plus gros et plus délicats avant de se raréfier à l’approche des rochers. Nous suivons désormais la falaise où les poissons se multiplient, jusqu’à atteindre notre but. Ma débutante est enchantée, et puisqu’elle est disposée à continuer, nous retournons vers notre plage, en traversant au large cette fois. Evoluer ainsi dans l’immensité, sans rien distinguer d’autre que les rayons du soleil qui ondulent vers l’infini, me donne toujours la même impression enivrante. D’ailleurs, après avoir nagé de longues minutes sans regarder au dehors, je m’aperçois que je me suis nettement éloigné de la côte, comme aimanté par les profondeurs. Le problème, c’est qu’après avoir passé deux bonnes heures les fesses à l’air en plein midi, nous avons rôti. Olivia, à qui j’avais quand même donné un T-shirt pour se protéger, est rouge écarlate des mollets jusqu’aux fesses ; même moi, malgré mon teint hâlé, j’ai le dos qui tire désormais sur le pourpre. La natation, ça creuse, et après un déjeuner copieux, j’observe le relief derrière nous. A mon avis, nous devrions faire le tour de cette magnifique petite vallée en 2 h à peine. Nous échangeons donc nos palmes contre nos chaussures et commençons l’ascension par un joli sentier escarpé. Il n’est pas si raide, mais j’ai sous-estimé la chaleur suffocante. Olivia grimpe très péniblement, et lors des nombreuses pauses, je lui laisse boire ma part d’eau. Enfin en haut, nous longeons la crête qui s’enroule au-dessus du village, jusqu’à déboucher devant une cahute, quelques humbles paysans habitant les hauteurs. Je connais ces gens simples qui se ressemblent quel que soit le continent, toujours heureux d’aider les rares étrangers qui s’aventurent jusqu’à eux. Une jeune maman compréhensive nous offre de l’eau et une poignée de fruits inconnus, puis nous repartons. Sur l’autre versant, nous passons à travers une ferme un peu plus grande, occupée par trois générations d’une même famille. Du petit dernier apeuré au vieux grand-père très curieux, ils n’ont probablement jamais vu un dentiste, mais ils sont adorables. Grâce mes notions d’indonésiens, mais surtout avec des gestes et des sourires, nous parvenons à communiquer pendant un moment très agréable. La descente est délicate et mon amie est épuisée : tout en l’encourageant, je la soutiens jusqu’à boucler la boucle, finalement longue de 3h. Après une journée aussi sportive, je lui promets qu’elle pourra se reposer demain, lors d’une balade à moto dans les environs.

NB : les photos sous-marines ne sont pas les miennes









1 commentaire:

Olivia a dit…

Sur la photo numéro cinq, faut jouer à "mais où est Olivia ?" :)

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