samedi 20 avril 2013 - 918e jour


Une première fois, je suis réveillé par le raffut du dortoir, qui m’indique que nous sommesdéjà arrivé à Kupang, la capitale de la partie indonésienne de l’île de Timor. Sur l’horloge, je lis deux heures du matin : hors de question de sortir à cette heure-ci, je me rendors aussitôt. Aux premières lueurs de l’aube, les derniers occupants vident les lieux, mais je préfère terminer ma nuit. Et quand les femmes de ménages font leur entrée vers 7h, je me lève cette fois en pleine forme. Je commence par prendre le petit-déjeuner à la gargote du port, puis à une heure convenable, j’appelle mon hôte. Mais suite à une incompréhension, je reste planté là un long moment, à observer les va-et-vient. Sachant finalement où me trouver, Yutmen vient me chercher sur sa moto et m’emmène chez lui. Sur la terrasse de la maison sans faste mais spacieuse, ce charmant garçon de 23 ans, qui est allé faire ces études à Yogyakarta, m’explique être revenu vivre chez ses parents un peu à contrecoeur. Sans emploi véritable, il pourtant un emploi du temps chargé. D’abord, il gagne un peu d’argent en servant de traducteur à une multinationale, puis deux fois par semaine, il dispense bénévolement des cours d’informatique, sa spécialité. Les pratiques artistiques sont franchement encouragées dans la famille, et Yutmen n’est pas en reste : écrivain à ses heures perdues, il chante aussi dans une chorale et il est membre d’une troupe de danse traditionnelle. Justement, il se produit sur scène ce soir, et je suis évidemment ravi d’accepter son invitation. Mais d’abord, nous nous rendons au centre culturel où il doit se préparer ; après avoir salué ses camarades, j’emprunte sa moto pour aller patienter dans un fast-food équipé d’une connexion internet. En début de soirée, le trajet en bémo, rempli des artistes grimés, est des plus cocasses Je m’installe alors dans les jardins du palais du gouverneur en compagnie d’une poignée d’autres occidentaux, engagés dans l’humanitaire pour la plupart. Je fais notamment la connaissance d’un australien et de son invité espagnol, un voyageur cycliste, et d’une charmante franco-ghanéenne, qui vient dispenser ses conseils en matière d’égalité des sexes. Quant au spectacle, organisé en faveur de la lutte contre la drogue, il traîne en longueur. Nous avons droit à de nombreux discours enflammés, ponctués de divers shows musicaux : variété, hard-rock aussi, et donc trois ou quatre séances de danses traditionnelles représentant quelques-unes des 14 ethnies composant la population de Timor. Yutmen, vêtu d’un déguisement de dragon de Komodo, participe à une chorégraphie plus contemporaine. Après cette soirée divertissante, en rentrant à la maison derrière mon gentil monstre, j’estime que je suis encore très bien tombé.

 
 
 

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