lundi 22 avril 2013 - 920e jour


Le programme du jour n’a rien de réjouissant, puisque je dois remplir des obligations administratives. En effet, avant d’entrer au Timor Leste, ce petit pays qui occupe la partie Est de l’île, je dois obtenir le visa de la part du consulat. Débarqué un samedi, l’histoire m’oblige à rester en ville 5 ou 6 jours, mais cela me convient finalement assez bien. D’abord, je suis en excellente compagnie et confortablement installé ; et ensuite, depuis ma pause à Bali, je n’ai pas su, ou pas voulu, retrouver mon rythme habituel. Et puis partager un peu de la vie de mon hôte reste très enrichissant, tant pis pour le Timor rural. D’ailleurs, Yutmen, qui est disponible, m’offre son aide sans hésiter. D’abord, pour compléter mon dossier, j’ai besoin d’un billet d’avion : nous nous rendons donc dans ce fast-food où, sur internet, je cherche la meilleure offre. Rompu à l’exercice, je décortique les offres : la première, Dili – Nouméa, émarge à plus de 1000 euros, une fortune. Alors en décomposant méthodiquement le trajet pendant des heures, je signe pour 4 vols étalés sur 3 jours. C’est scandaleux, mais je ne verrai de l’Australie que 3 aéroports, dans lesquels je vais devoir dormir 2 nuits. Alors que chaque jour, je pinaille pour des sommes dérisoires, me voilà obligé de m’acquitter de 680 euros ; cette fois c’est sûr, je vais arriver en Nouvelle-Calédonie sur la paille ou presque, sans même savoir encore chez qui atterrir. Il me faut encore imprimer un relevé de compte et photocopier mon passeport, et après avoir déjeuner, nous nous rendons au consulat. Je réponds à chaque demande de l’agent en lui remettant mes papiers un à un. Cette fastidieuse tournée est au moins l’occasion de découvrir Kupang, cette agglomération de 500 000 habitants, gentiment animée, avec son inévitable cohorte de motos, et visiblement pas pressée de se développer. Les aménagements sont rudimentaires et de nombreux bâtiments sont vétustes, quand la plupart ne dépassent deux étages ; pourtant, je remarque très peu de chantier de construction. Il y règne néanmoins une atmosphère agréable, nonchalante, impression accentuée par le front de mer qui n’est jamais bien loin. Comme sur le retour, Yutmen me laisse le guidon, je lui montre comment il faut conduire en ville : nous rentrons beaucoup plus vite que nous sommes venus. Après avoir pris un repos mérité, mon ami me propose de l’accompagner à la répétition de sa chorale. Ainsi, devant une belle maison, je m’assoie discrètement dans un coin pour écouter une bonne vingtaine de personnes entonner des cantiques façon gospel. Et je suis stupéfait du résultat, d'une admirable qualité. Yutmen, à la voix de ténor, produit un solo parfait ; ce garçon est décidément bourré de talents. Nous prolongeons ensuite la soirée sous les étoiles, en allant grignoter du maïs grillé sur un quai populaire vaguement aménagé face à l’océan.






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